Ce soir du 18 février 2025, les enquêteurs de l’Office anti-stupéfiants de Marseille sablent le champagne, tandis que la balance industrielle installée à l’entrée des locaux ploie sous 145 kg de cocaïne. Ces dizaines de pains de poudre blanche sous cellophane ont été découverts lors d’une surveillance en périphérie d’Aix-en-Provence quelques heures plus tôt. Du jamais vu, même ici à l’antenne Ofast, pour une seule affaire, partie d’un classique renseignement en août 2024, jusqu’à l’interpellation le 18 février 2025, « au cul du camion », d’un discret logisticien du stup, dans le secteur du Jas de Bouffan.

Pourtant, en tirant encore le fil de ce réseau d’approvisionnement en gros, les enquêteurs ont encore pulvérisé le record cette semaine. Ces 18 et 19 novembre 2025, ce sont cette fois quelque 240 kilos de cocaïne qui ont fini sur la balance en inox du service, après une nouvelle saisie à la provenance quelque peu inattendue…

Chargé aux Antilles et déchargé dans le port de Marseille

Car dans un premier temps, c’est par la route, que les policiers s’attendaient à remonter la piste de ces grossistes aux profils détonants, bien que déjà connus de la documentation policière. Ils s’attendaient à retrouver les canaux habituels d’approvisionnement, par voie terrestre, depuis la région parisienne, le Benelux et les ports du Havre ou encore du Nord de l’Europe, classiques points d’entrée de la cocaïne sud-américaine.

Mais au fil des surveillances, ils ont découvert que le manège logistique prenait sa source beaucoup plus près d’eux. Les trafiquants se réapprovisionnaient encore « au cul du camion », mais le semi-remorque récupérait directement sa cargaison dans le Grand port maritime de Marseille.

C’est là qu’un conteneur en provenance des Antilles avait été débarqué, puis chargé sur une remorque de poids lourd, en ce mois de novembre, avant de quitter le port. Suivie jusqu’en périphérie de l’Étang de Berre, la « boîte » contenait de quoi abonder encore à l’expression du moment : « le tsunami blanc ». Comme neuf mois plus tôt à Aix, c’est avec un utilitaire qu’une équipe transbordait le contenu du conteneur après sa sortie du port.

Cinq personnes présentées à un juge d’instruction

Si trois dockers ont été entendus avant d’être relâchés sans poursuites parmi pas moins de 13 interpellations, cinq suspects, dont une femme, ont été déférés devant un juge d’instruction de Marseille, ce vendredi en vue de leur mise en examen, notamment pour importation de stupéfiants en bande organisée et blanchiment aggravé.

Au total, l’enquête, qui se poursuit sous l’égide de la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille, a permis à ce jour la saisie de 384 kilos de cocaïne, pour une valeur marchande, au prix de gros, de 9,6M€, selon le parquet de Marseille.