Par
Julien Boissel
Publié le
21 nov. 2025 à 13h56
En marge de la journée de prévention pour la lutte contre les cancers masculins, lundi 24 novembre 2025, de 9 h 30 à 12 h, à l’hôpital d’Argentan (Orne), les trois urologues de l’établissement ont abordé l’évolution du nombre de maladies détectées. « En moyenne et tous cancers confondus, nous sommes à une dizaine de patients suivis par mois. », commencent Tarek Belhocine, Mohamed Bensmain et Younès Benfedallah.
Augmentation plus importante pour le cancer de la prostate
« Le cancer le plus fréquent reste celui de la prostate », ajoutent les médecins.
Il y a une nette augmentation, surtout pour le cancer de prostate, mais c’est parce que nous faisons aussi plus de dépistages et de plus en plus tôt.
Les urologues de l’hôpital d’Argentan.
Pour le cancer de la prostate, les spécialistes encouragent le dépistage « à partir de 50 ans » d’autant que ce cancer est « asymptomatique ».
« Plus on détecte rapidement, plus les chances de guérison sont élevées. » Néanmoins le dépistage n’est « pas systématisé ».
« C’est au cas par cas. S’il y a des antécédents familiaux, nous le proposons à partir de 45 ans. Le dernier détecté avait même 41 ans. »
Lever les tabous
À l’hôpital d’Argentan, des tests PSA (antigène prostatique spécifique) sont réalisés. « Un taux anormalement élevé ne signifie pas toujours qu’il y a un cancer. »
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Le toucher rectal est le test le plus conseillé par les urologues mais pas le plus apprécié par les patients. « Certains refusent d’en faire. »
C’est pourquoi les urologues aimeraient lever le tabou à ce sujet. « Dès qu’on parle d’infertilité, de santé masculine, ça reste encore un peu tabou. Tout le monde doit en parler. Surtout avec le médecin traitant. »
Plusieurs facteurs
D’après les dernières données de l’Institut national du cancer (INCA), 59 885 nouveaux cas ont été détectés en 2018 et 9 228 personnes sont décédées en 2023.
Quels sont les facteurs ? « Il y a des facteurs héréditaires, environnementaux et ethniques. » Selon l’INCA, « il existe un risque supérieur possible pour les hommes d’origine africaine ».
Autre raison soulignée par les médecins : l’alimentation.
Les gros consommateurs de protéines animales sont plus sujets au cancer de la prostate. Il faut faire attention à ce que l’on mange.
Les urologues de l’hôpital d’Argentan.
La viande rouge est particulièrement visée. « Une consommation insuffisante en fruits et légumes, associée à une consommation trop élevée de graisses notamment issues de viande rouge, peut augmenter le risque de développer un cancer de la prostate », affirme la Fondation pour la recherche sur le cancer.
Les trois urologues d’Argentan soignent les cancers liés à « tout l’appareil urinaire » de l’homme.
Quels symptômes pour les cancers de la vessie et du testicule
Pour le cancer de la vessie, les urologues proposent le dépistage à partir de 60 ans. « Le tabagisme est un des facteurs. » D’après la Fondation pour la recherche contre le cancer, « les fumeurs ont un risque 5,5 fois plus important de développer un cancer de la vessie que les non-fumeurs. Ainsi, le tabagisme serait à l’origine de 40 % des cas de cancer de la vessie. »
L’un des symptômes est la « présence de sang dans les urines ». S’il touche plus les hommes, la femme peut également en être atteinte.
Le cancer du testicule est « plus rare » et touche majoritairement les « jeunes adultes de 15-35 ans ». C’est pourquoi les spécialistes d’Argentan conseillent aux hommes de cette tranche d’âge de faire de l’autopalpation. « En cas de masse dure détectée, il faut consulter. »
Stand de prévention pour la lutte contre les cancers masculins, lundi 24 novembre 2025, dans le hall de l’hôpital d’Argentan, de 9 h 30 à 12 h.
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