CSDHI – Le Royaume-Uni dénonce l’intensification de la répression iranienne et des exécutions devant la commission des droits humains de l’ONU

Lors d’une séance de la Troisième Commission de l’Assemblée générale de l’ONU consacrée à la situation en Iran, le Royaume-Uni a fermement dénoncé les violations des droits humains commises par Téhéran, appelant le régime à instaurer immédiatement un moratoire sur les exécutions.



Dans une déclaration présentée par Andrew Sigley, Premier secrétaire aux droits humains, Londres a souligné un constat alarmant : les autorités iraniennes continuent d’utiliser la peine capitale comme instrument de contrôle politique, destiné à semer la peur et à réduire au silence les voix dissidentes.

Selon la déclaration britannique, les pratiques d’exécution en Iran demeurent systématiquement discriminatoires, les minorités ethniques étant fortement surreprésentées parmi les condamnés. Rien que l’an dernier, le douzième manifestant lié au soulèvement « Femme, Vie, Liberté » a été exécuté, tandis que de nombreux autres protestataires, militants et défenseurs des droits humains font face à des condamnations à mort sur la base de chefs d’accusation vagues ou politiquement motivés.

Femmes et filles sous surveillance accrue et victimes de discriminations juridiques

Le Royaume-Uni a également exprimé de vives préoccupations face à la dégradation continue de la situation des femmes et des filles en Iran. Comme le souligne la déclaration, les autorités ont renforcé les systèmes de surveillance destinés à contrôler les femmes et les jeunes filles, en ligne comme dans l’espace public, dans le cadre d’une campagne élargie visant à imposer le port obligatoire du voile et à réprimer les militantes des droits des femmes.

En dépit des appels répétés de la société civile, Téhéran refuse toujours de criminaliser les violences sexuelles et fondées sur le genre, ou de créer des mécanismes permettant aux femmes d’accéder véritablement à la justice. Ce refus persistant illustre la discrimination systémique du régime et sa volonté de subordonner les droits des femmes à son appareil de contrôle politique.

Persécution croissante des minorités religieuses

Londres a aussi mis en lumière la détérioration de la liberté de religion ou de conviction en Iran, notamment durant et après le récent conflit de douze jours. Les médias contrôlés ou liés à l’État ont intensifié les campagnes d’incitation à la haine et de stigmatisation contre les minorités religieuses — en particulier les communautés baha’ies et chrétiennes — aggravant une persécution déjà ancienne.

Soumises à la surveillance, aux arrestations arbitraires et à une discrimination généralisée, ces communautés sont aujourd’hui encore plus vulnérables face à la montée de la pression idéologique et de l’hostilité sociale encouragées par le régime.

L’expansion de la répression transnationale de l’Iran

Le Royaume-Uni a par ailleurs dénoncé le développement d’une stratégie iranienne de répression transnationale. Le régime continue de viser journalistes, militants, dissidents et membres de la société civile vivant à l’étranger, cherchant à museler ceux qui exposent ses violations des droits humains. Cette campagne comprend des actes d’intimidation, de surveillance, de harcèlement et des tentatives d’influence exercées sur les communautés expatriées.

Londres a réaffirmé sa détermination à travailler avec ses partenaires internationaux pour contrer cette répression au-delà des frontières et tenir le régime responsable de ces violations des normes internationales.

Un appel à une responsabilité internationale renforcée

En réclamant un moratoire sur les exécutions et en mettant en lumière des abus systémiques — de la discrimination de genre aux attaques contre les minorités religieuses et la société civile — le Royaume-Uni s’inscrit dans une dynamique de consensus international : la crise des droits humains en Iran s’aggrave, et des actions décisives s’imposent.

Cette déclaration rappelle que les violations commises par Téhéran ne sont pas des incidents isolés, mais les éléments d’une stratégie délibérée visant à maintenir son pouvoir par la peur, la coercition et la suppression des libertés fondamentales.