Emplois Loire observatoire (Elo) et Epures, l’agence d’ingénierie urbaine des collectivités du département aux côtés de leurs partenaires / contributeurs – Urssaf, CCI, CMA et université Jean-Monnet -, viennent de publier Evolutions économiques dans la Loire, 2024 / 2025. Vastes comparaisons de situation entre 2023 et 2024. Certaines entre les 6 ou les 8 premiers mois de 2024 et 2025. Une photographie donnée chaque année, analysée avec le recul et le temps nécessaires à se netteté, qui n’a pas d’équivalent local en termes de recueil et d’analyse statistiques. En particulier sur la situation de l’emploi privé, secteur par secteur, intercommunalité par intercommunalité. Voici ses enseignements.
Les effectifs salariés privés à nouveau en léger recul
Ils s’élèvent à 198 900 au 31 décembre 2024. Soit un recul de 350 postes sur un an (- 0,2 %), confirmant le léger repli amorcé l’an passé, première baisse constatée depuis 2015 (Covid mis sur la touche), à un rythme moindre cependant qu’entre 2022 et 2023 (-0,7 %). Cependant en Auvergne Rhône-Alpes et en France, l’emploi a dans le même laps de temps progressé respectivement de 0,6 % et de 0,1 % (+ 0,5 % dans les deux cas lors de l’étude précédente). Pas de catastrophe mais une persistance du décrochage. Une comparaison plus « fraîche » indique une tendance plus positive en comparant les premiers semestres 2024 et 2025, de +0,1 %, soit + 220 postes.
Il faut aussi savoir regarder dans le rétroviseur : les effectifs privés de la Loire restent nettement supérieurs à ceux de 2019 (7 000), encore plus qu’en 2014 (12 500). 2024, c’est le 3e plus gros « contingent » de la décennie alors que parallèlement, la population – vieillissante – de la Loire n’a augmenté selon les chiffres Insee que de 1,3 % de 2016 à 2022.

Dans la Loire, si on affine à l’échelle des intercommunalités, entre 2023 et 2024, l’évolution est contrastée et reste dans la lignée de l’année précédente. Et « les pertes d’emplois se poursuivent dans les territoires en baisse en 2023 alors que la croissance s’accentue dans les autres. » D’ailleurs les prémisses de la reprise évoquées plus haut en 2025 sont portées par ces territoires qui gagnent de l’emploi : Forez, Roannais Agglomération, Pilat rhodanien.
Entre le 31 décembre 2023 et le 31 décembre 2024 puis entre le 30 juin 2024 et le 30 juin 2025, Saint-Étienne Métropole qui compte pour plus de 61 % des emplois salariés recule de 0, 2 % (- 1,2 % il y a un an) et de 0,1 % du 30 juin 2024 au 30 juin 2025. Roannais Agglomération perd 1,3 % (29 000 postes ; – 2,5 % l’an passé) mais gagne, donc, 0,5 % sur le 1er semestre 2025. Loire Forez avec 19 820 postes progresse de 0,2 % et même carrément d’1,4 % du 30/06/24 au 30/06/25. Forez Est (+ 1,1 % ; 0,2 % au 1er semestre), le Pilat Rhodanien (+ 4,2 % ! +1,3 %début 2025) Charlieu Belmont communauté (+ 1,8 % mais -2,7 % du 30/06/24 au 30/06/25), augmentent.
Les pertes d’emplois se poursuivent dans les différents territoires de la Loire en baisse en 2023 alors que la croissance s’accentue dans les autres.
Remarque de l’observatoire : cette échelle là est très fine et un projet économique significatif peut considérablement faire évoluer le pourcentage pour l’un ou pour l’autre. Il y a un parfait exemple avec Charlieu Belmont et Roannais agglomération avec un déménagement d’un site industriel important au détriment de la première mais justement au profit d’une implantation chez la seconde…
Ailleurs, les Monts du Pilat reculent (- 0,5 %), Vals d’Aix et Isable est stable (et en hausse de 0,7 % sur les premiers mois) tandis que la baisse est marquée à nouveau sur la Copler (- 4,1 %, + 0,2 % en début d’année) le Pays d’Urfé (- 4,5 % ; -0,9 % plus récemment) et la partie ligérienne des Monts du lyonnais (-4,2 %).

Les effectifs de l’industrie restent stables
Avec 49 470 postes (24,9 % des postes privés), l’industrie – qui a vu son nombre de salariés en légère hausse lors de la précédente étude – a résisté en 2024, déjà considérée comme en fort ralentissement économique alors qu’un an plus tard, bonnes et mauvaises et nouvelles se sont croisées et se croisent, bien que les inquiétudes pour la suite s’amoncellent. Les effectifs reculent très légèrement de 0,1 % (progression de 0,3 % en France). Reste que son pourcentage reste très, très élevé par rapport au pays (15,9 %) et la région (20,3 %). Le nombre d’établissements recule de 0,5 % (2 350) moins vite qu’à l’échelle régionale (- 0,9 %) et nationale (- 0,8 %).
Entre 2014 et 2024, le secteur a gagné 2 010 salariés dans le département. Les effectifs salariés ont fortement diminué entre 2014 et 2016 avec la perte de 380 postes. En revanche, entre 2017 et 2019, ils ont augmenté avec la création de 1 400 postes. En 2020, en raison de la crise sanitaire, l’industrie a perdu 380 postes mais depuis 2021, elle gagne 1 370 effectifs salariés. Les effectifs sont stables depuis l’année dernière. Après celle de la fin des 30 Glorieuses, la dernière grande « saignée » industrielle date davantage de la fin des années 1990 aux années 2000 (36,3 % de l’emploi privé ligérien en 1998 ; 25,5 % en 2014). La création d’établissements progresse nettement : de + 13,5 %.
L’industrie dans la Loire résiste tant bien que mal, mais résiste depuis 2014 en se plaçant toujours plus vers des créneaux de pointe. ©Astrée Software
Au niveau des intercommunalités, seules quatre augmentent dans l’industrie entre 2023 et 2024. Loire-Forez agglomération et le Pilat rhodanien sont les zones qui gagnent le plus d’effectifs salariés (respectivement + 120 et + 70 postes), grâce notamment aux secteurs métallurgie et fabrication de produits métalliques et industries agro-alimentaires. En revanche, Saint-Etienne Métropole (25 770, soit -0,3 %) perd le plus d’effectifs, notamment dans la métallurgie et fabrication de produits métalliques. Remarque valable à l’échelle de la Loire : 90 postes perdus, soit -0,6 %. Chimie, pharmacie (+ 3,8 %, soit + 90) et étonnement, industrie automobile (+ 3,1 %, soit + 60,) gagnent le plus. Gros recul dans le bois / ameublement en revanche (- 5,9 %, – 110 postes).
Les six premiers mois de 2025 s’avèrent hélas inquiétants : 0,6 % des postes perdus, soit – 300 par rapport au premier semestre 2024.
Des effectifs en recul ailleurs sauf dans les services
Derrière la locomotive à la fois fragile et solide qu’est l’industrie dans la Loire pour tous les autres secteurs, les services occupent le plus d’employés privés ligériens et progresse (48,7 %, 96 810 ; + 0,5 % après un recul d’1,5 % l’an passé) devant le commerce – 17,7 %, 35 140 ; moins 1,8 % contre + 0,8 % l’an passé – et la construction (9 % des emplois) : 17 480, – 0,9 %, soit – 160 postes.
Dans le BTP
Dans ce dernier secteur au 30 juin 2025, les effectifs salariés privés reculent encore, de 1,1 % par rapport au 30 juin 2024. Les travaux de construction spécialisés et le génie civil perdent chacun 100 postes, accentuant leur recul constaté en 2024 par rapport à 2023 alors qu’ils stagnent dans la construction de bâtiments (ils ont reculé de 6,4 % entre 2023 et 2024).
Illustration réalisée par IA issue du dossier transmis par l’Observatoire.
Le nombre d’établissements est en recul : – 2,4 % pour s’établir à 2 720. Mais les créations dans le secteur de la construction progressent de 15,6 % sur le territoire ligérien. Cette hausse est plus importante qu’au niveau régional (+ 9,6 %). En France, les créations augmentent de 3,5 %. Dans la Loire en 2024, le poids des immatriculations dans le secteur de la construction (10,1 %) est en hausse par rapport à 2023 (+ 0,2 point). Il diminue en Auvergne-Rhône-Alpes (8,3 %, – 0,2 point) et en France (7,7 % ; – 0,5 point).
Dans le commerce
Le commerce, lui, malgré des centres-villes subissant une désertification, semble-t-il, déjà généralisée, avait vu ses effectifs dans la Loire augmenter de 2022 à 2023 (+ 0,8 % : grâce aux périphéries ?) deux fois plus vite qu’aux échelles nationale et régionale. Ses effectifs reculent comme on pouvait s’y attendre significativement en 2024, de – 1,8 %. Chiffre pourtant stable au niveau national et en léger recul au niveau régional (-0,2 %). Bien qu’il convient de rappeler que le commerce comptait 4 500 d’employés privés de moins en 2014 qu’en 2024, la tendance au repli se poursuit, hélas, au 1er semestre 2025 avec 490 postes perdus (-1,4 %).
Seul le Forez les voit augmenter. Le recul est de 0,2 % dans Saint-Etienne Métropole (- 0,1 % le premier semestre 2025). De – 1,3 % dans Roannais Agglomération. Hausse notable dans le Pilat rhodanien (+ 4,2 %). Avec une hausse de 1,1 % des effectifs entre 2023 et 2024, le commerce et réparation d’automobiles et de motocycles est le seul secteur en progression, soit 60 postes supplémentaires. Le commerce de détail (hors automobile), principale activité commerciale, perd 680 postes. En 2024, la Loire compte 4 570 établissements dans le commerce. Ils reculent de 0,7 % par rapport à 2023. Cette baisse est un peu plus prononcée qu’en Auvergne-Rhône-Alpes (- 0,5 %), proche du niveau national (- 0,8 %).
Dans les services
Au niveau des services, les hauts et les bas depuis 2013 se confirment cette année : le secteur avait gagné 5 500 emplois privés dans la Loire entre 2020 et 2022. Ils ont reculé à nouveau en 2023 avec 1 400 perdus (- 1,5 %). Ils regrimpent à nouveau en 2024 pour passer à 96 810 (+0,5 %) avec une très légère progression du nombre d’établissements (+0,1 %) et une augmentation nette des créations (+ 10,7 %). Cette progression est moins marquée qu’en Auvergne-Rhône- Alpes (+ 1,2 %) et proche du niveau national (+ 0,4 %).
Avec une baisse d’effectifs salariés de 4,9 %, le conseil est le secteur qui perd le plus d’emplois entre 2023 et 2024 (- 410). En revanche, plusieurs secteurs progressent fortement, comme l’intérim (+ 340 postes), les hôtels et restaurants (+ 250 postes), les services aux entreprises et la santé et action sociale (+ 210 postes chacun sur un an).
Evolution du nombre de créations d’établissements tous secteurs depuis 2014 dans la Loire. Le statut auto-entrepreneur explique sans doute en grande partie, une brusque évolution statistique à partir de 2018.
La moitié des intercommunalités de la Loire progressent dans les services entre 2023 et 2024. Saint-Etienne Métropole et Charlieu- Belmont gagnent respectivement 580 (+0,9 %) et 70 postes (+6,3 %) en un an, notamment dans l’intérim pour la première et dans l’hébergement et la restauration pour la seconde. Forez Est progresse d’1,2 %. En revanche, cinq intercommunalités perdent des postes dont Roannais agglomération (- 2 %). Loire Forez est stable.
Au 30 juin 2025, les effectifs salariés des services progressent de 1,2 % par rapport au 30 juin 2024, notamment en raison des services aux entreprises (+ 560 postes) et de la santé et action sociale (+ 550 postes). En revanche, ils diminuent dans les activités créatives, de loisirs et associatives (- 350 postes). Saint Etienne Métropole, Roannais Agglomération et Loire-Forez agglomération gagnent le plus de postes, respectivement 690, 200 et 190, notamment dans les services aux entreprises. Seule une intercommunalité perd des effectifs salariés sur la période : Monts du Pilat (- 10).
Les déclarations à l’embauche en hausse mais… précaires
Les déclarations préalables à l’embauche (DPAE) ont progressé de 0,8 % en 2024, à 206 800. Elles étaient en recul de 2022 à 2023 (-2,3 %). Mais cette légère hausse s’explique uniquement par la hausse des CDD courts de moins d’un mois dans le secteur des services (hors intérim). Une hausse de 4 % des DPAE est à noter sur les huit premiers mois de l’année entre 2024 et 2025. Et là aussi, en revanche porté d’abord par les contrats courts dont la proportion comparée aux huit premiers mois de 2024, recule toutefois de 66,7 % à 62,8 %, les CDI passant de 17,87 à 18,2 %. C’est la proportion des CDD longs qui chutent donc nettement.
Côté projets de recrutement pour 2025, le constat était à la baisse des projets de recrutement des entreprises lorsqu’elles ont été interrogées en novembre 2024. Au total, les entreprises ligériennes ont émis le souhait de recruter 17 440 professionnels en 2025, chiffre en baisse de 15,5 %. A 37 % dans les services aux particuliers, 20 % dans l’industrie, 17 % dans les services aux entreprises, 13 % dans le commerce, 7 % dans le BTP, 6 % dans l’agriculture. Santé / humaine et action sociale portent 2 400 projets suivis du commerce de détail (1 690) et enfin des services scientifiques, techniques administratif et soutien (1 560 projets).
Pour les entreprises, plus d’un recrutement sur deux restent difficiles. Ce chiffre est par contre en baisse en un an passant de 60,6 % des recrutements jugés difficiles à 53,7% en 2025.
Les chiffres au 30 juin 2025 montrent cependant que l’économie ligérienne se stabilise, estime l’observatoire. En effet, sur le dernier trimestre, l’emploi sur le département a augmenté de 0,2 %. Sur un an, il est stable (+ 90 postes). Les DPAE sur les huit premiers mois de l’année progressent également par rapport aux huit premiers mois de 2024 mais toujours portées par les CDD courts de moins d’un mois donc. Le taux de chômage est stable sur un an et s’établit à 7,6 % au 2e trimestre 2025 selon l’INSEE. La Banque de France prévoit sur le marché du travail “une remontée transitoire du taux de chômage jusqu’en 2026, à 7,6 %, suivi d’un reflux en 2027, à 7,4 %” au niveau national.
Le poids de l’artisanat progresse encore
L’artisanat a son focus isolé puisque « trans secteurs » défini comme les entreprises de moins de 11 salariés. Il fournissait en 2024 34 940, soit 18 % des emplois salariés privés dans la Loire contre 17,4 % en 2023, soit 34 680 postes* comme indiqué l’an passé ! Quatrième année consécutive de hausse dans la Loire… La progression est cette année de + 0,8 % d’emplois (mais un recul, de 0,5 % 1er semestre 2025 vs 1er semestre 2024). Le nombre d’établissements, lui, est en hausse de 11,9 %, passant de 20 280 en 2023 (alors en recul de 4,3 %) à 22 700 en 2024. De quoi reprendre le fil d’une tendance de fond : + 58 % en 10 ans !

Dans la Loire ses effectifs sont à 27 % services, 16 % alimentation, 23 % fabrication, 34 % bâtiment. Le bâtiment enregistre une baisse des effectifs de 1,2 % entre 2023 et 2024 (- 130 postes). En revanche, le secteur de la fabrication connaît une hausse de ses effectifs de 1,6 % (+ 110 postes), tout comme le secteur de l’alimentation (+ 70 postes) et des services (+ 1,8 % de ses effectifs, soit 140 postes). Si le Roannais perd dans l’artisanat 2,4 % de ses effectifs, Loire Forez et Saint-Etienne Métropole les augmentent (+0,3 et + 0,7 %), Forez Est surtout avec + 3,7 %.
En termes de répartition sectorielle, le bâtiment reste en première position avec 40,0 % des activités artisanales. Sa croissance, en nombre d’entreprises, entre 2016 et 2024 est de + 19,4 %. Les services, qui représentent 36,0 % des activités artisanales, augmentent de 72,3 % entre 2016 et 2024 (croissance la plus forte). Il s’agit du secteur le plus féminisé : 40,0 % des chefs d’entreprises sont des femmes contre 24,6 % en moyenne dans l’artisanat ligérien. Avec une évolution de 25,0 % sur 8 ans, la fabrication représente 15,0 % des entreprises artisanales. C’est aussi le secteur le plus vieillissant, 32,5 % des chefs d’entreprises ont plus de 55 ans, mais également le plus pérenne : 47,0 % des entreprises ont plus de cinq ans. L’alimentaire, secteur le moins représenté avec 9,0 % des entreprises artisanales ligériennes, progresse sur 8 ans (+ 19,4 %).
Cependant, cette augmentation exponentielle n’est pas étrangère au statut d’auto-entrepreneur : Les micro-entrepreneurs représentent désormais 45,8 % des entreprises, jusqu’à 52 % dans les services. D’où la remarque de la FBTP Loire présente lors de la présentation : « Ce statut sur bien des aspects représente une concurrence déloyale pour les entreprises classiques (bien davantage soumises aux normes, règles et fiscalité faisant la société en général, Ndlr) et est aussi une véritable machine à faire du « black »… » A l’échelle nationale, l’organisation patronale réclame l’abaissement des seuils de CA accordant ce statut. Il faut toutefois aussi mettre dans la balance une tendance sociale à se vouloir davantage son propre patron qu’auparavant.
*Erreur l’an passé, mauvaise compréhension de notre part ? Les chiffres donnés il y a un an étaient de 30 210 pour 2023. Nous étant rendu compte tardivement de cette incohérence, nous n’avons pas réussi à en obtenir l’explication à l’heure de publier ces lignes et donc préférons nous baser sur l’étude de cette année cohérente avec sa présentation orale il y a une semaine.
La balance commerciale internationale s’enfonce
Ce graphique permet « d’apprécier » la dégradation phénoménale en deux temps de la balance commerciale de la Loire depuis 2014.
Pour rappel, comme indiqué dans notre observation l’an passé des données CCI Lyon Métropole Saint-Etienne roanne, il faut remonter à 2015 pour voir les exportations dominer sur les importations dans la Loire. En rechute, et tombée au plus bas en 2017, la balance commerciale, loin de ses valeurs positives des années 2000 (elles-mêmes bien au-dessus de la période 2012-2015), avait retrouvé l’équilibre ou presque en 2018 (- 600 000 €) et en 2019 (+ 83 000 €), avant de replonger avec la pandémie en 2020 où elle présentait un déficit encore « limité », à 85 M€. En 2021, la balance était plus négative encore et dans des proportions quatre fois supérieures : – 350 M€ ! Soit avec 4,12 Md€ exportés et 4,47 Md€ importés. Il s’agissait alors de la pire année des deux dernières décennies, battue… dès la suivante et à plate couture : en 2022, la balance commerciale de la Loire avait été déficitaire de 680 M€ (!) avec un taux de couverture de 86,8 % (- 5,3 points sur un an) malgré une hausse des échanges, exportations comprises donc (+ 10,2 %) mais beaucoup moins rapide que celle des importations (+ 18,5 %).
En 2023, ce déficit s’était fortement réduit puisqu’il s’est élevé à – 380 M€ : 4,32 Md€ exportés pour 4,7 importés Md€ (92 % de taux de couverture, + 5,2 %). Car le recul des échanges dans les deux sens a été plus marqué sur les importations (-9,4 %) que les exportations (- 4 %). Hélas, le déficit est reparti dans le mauvais sens en 2024. La balance commercialede la Loire est déficitaire en 2024 (- 551 Md€) avec un taux de couverture de 88,4 % (- 3,6 points sur un an). Cette année, les exportations diminuent de 3 % par rapport à 2023, pour une valeur totale de biens échangés de 4,2 Md€. Simultanément, les importations progressent légèrement (+ 0,9 %) pour un cumul de 4,8 Md€. En Auvergne-Rhône-Alpes, les importations, d’un montant de 76,1 Md€, baissent de 2,1 %. Les exportations reculent de 0,8 % pour atteindre 71,4 Md€.
En 2024, l’Europe reste le principal approvisionneur des entreprises de la Loire (3,7 Md€, 78,7 % de l’import). Sa part de marché reste stable, avec un volume d’achat en hausse de 0,9 %. L’Asie demeure le second fournisseur des entreprises du département (706 millions d’euros ; 14,9 % de l’import). Sa part de marché repart à la hausse (+ 1 point), après deux années de baisse consécutives. Le montant des importations augmente par rapport à 2023 (+ 7,9 %). L’Amérique, troisième zone d’importation (129 millions d’euros), enregistre une baisse de ses volumes (- 13,2 %) par rapport à 2023. Ce recul s’explique principalement par une diminution des achats en provenance des États-Unis (- 5,9 %) et du Canada (- 38,1 %). L’Allemagne reste avec 17 % le principal fournisseur, suivi désormais de l’Italie (12 %) devant les Pays-Bas, la Belgique et la chine (10 % chacun).
Effets Trump anticipé
Côté clients, l’Italie (14 %) reste tout haut d’un podium identique à 2022 et 2023, l’Allemagne 2e, avec 12 %, l’Espagne 3e avec 11 % (de ce côté la Chine à la 9e place en 2023, à… 3 %, sort du top 10…). En 2024, les entreprises ligériennes continuent d’exporter majoritairement leurs produits en Europe (3,1 milliards d’euros, – 2,1 % sur un an), dont 87,2 % à destination des pays membres de l’Union européenne. Les ventes vers l’Amérique, deuxième zone de débouchés, reculent de 6,7 %, principalement en raison d’une baisse avec les États-Unis (- 7,1 %) et le Canada (- 14,3 %). L’Asie devient la troisième destination, représentant 353 millions d’euros. Les échanges reculent de 18,2 %.
Quel effet des taxes et projets de taxes, du stop & go façon Trump vis-à-vis des Etats-Unis ? Les chiffres sont là, évoqués plus haut mais la CCI précise que l’on manque de recul – le nouveau Président a été élu fin 2024 et en exercice depuis début 2025 – et qu’ils découlent davantage d’anticipation que d’effets déjà mécaniques. « Sur les six premiers mois de cette année, on est à + 11,8 % d’export vers les Etats-Unis et – 9,5 % d’import. Il y a l’effet anticipation, encore, sur les stockages côté américain. Des événements ponctuels peuvent aussi avoir un effet sur la balance commerciale sans signifier un recul de notre activité exportatrice manufacturière. Exemple : l’accueil des JO. Les délégations étrangères viennent avec des équipements qu’elles déclarent et vont dans les chiffres importations. »