Vainqueurs des Belges, les Transalpins viseront un troisième titre consécutif dans la compétition, face aux Allemands ou aux Espagnols qui s’affrontent samedi.
Les joueurs changent, pas le résultat : même privée de Jannik Sinner et Lorenzo Musetti, la sélection italienne s’est qualifiée vendredi à Bologne pour une troisième finale d’affilée en Coupe Davis et tentera dimanche d’aligner un troisième titre de rang, contre l’Espagne ou l’Allemagne. Les troupes du capitaine Filippo Volandri ont cependant dû batailler ferme contre la Belgique, vaincue 2-0 après un second simple au scénario haletant.
Leader de la sélection italienne à 23 ans, Flavio Cobolli (22e) a survécu à sept balles de match contre le numéro 1 belge Zizou Bergs (43e), finalement dominé 6-3, 6-7 (5/7), 7-6 (17/15) en 3h04. «C’est un des plus beaux jours de ma vie», s’est enthousiasmé le vainqueur, qui en a déchiré son T-shirt de bonheur tandis que les Belges tentaient de consoler sa victime, en larmes sur son banc.
«Depuis cinq ans que je suis capitaine, je n’ai jamais vu quelque chose de semblable», a réagi Filippo Volandri. «Ce match était incroyable, à la fin c’était 5% de tactique et 95% de cœur», a estimé l’ancien joueur. Plus tôt dans la journée, Matteo Berrettini (56e) s’était imposé beaucoup plus rapidement (6-3, 6-4) contre Raphaël Collignon (86e). «Ce soir, tout le monde est triste dans l’équipe. Mais on est très fiers de ce qu’on a accompli cette année», a tenté de positiver le capitaine belge Steve Darcis.
Tombeurs de l’Australie d’Alex De Minaur (7e) au second tour des qualifications pour la phase finale, puis de la France mardi en quarts, les Belges ont réalisé leur meilleur parcours en Coupe Davis depuis 2017 (défaite en finale). Première équipe depuis l’Australie (1999-2001) à disputer trois finales consécutives de Coupe Davis, l’Italie a elle remporté vendredi sa treizième rencontre d’affilée dans la compétition. Lauréate du Saladier d’argent en 1976, 2023 et 2024, la sélection italienne a gagné sept de ses 13 duels en Coupe Davis contre l’Espagne, mais perdu six de ses huit affrontements contre l’Allemagne.
«Un seul pouvait gagner»
Privés de Carlos Alcaraz (N.1), blessé, et d’Alejandro Davidovich, non retenu par le capitaine David Ferrer, les sextuples vainqueurs de la Coupe Davis affrontent samedi midi les triples lauréats allemands, emmenés cette année par le numéro 3 mondial Alexander Zverev. Dans le camp belge, Collignon a reconnu avoir «eu du mal à gérer la pression» de cette première demi-finale noir-jaune-rouge depuis 2017.
«Je n’ai pas profité de cette demi-finale de Coupe Davis autant que j’aurais dû», a-t-il regretté en conférence de presse, impressionné par le vacarme des tifosi. Pour Berrettini, «le public est évidemment un facteur à prendre en compte puisqu’on joue en Italie», où a déménagé la phase finale en 2025 après plusieurs années à Malaga (Espagne). «Mais je ne pense pas que c’est grâce à ça que j’ai gagné», a-t-il complété.
Sa victoire s’est en tout cas dessinée plus aisément que celle de Cobolli, qui s’est procuré deux premières balles de match à 5-4 dans le troisième set mais n’a réussi à conclure la partie qu’une bonne trentaine de minutes plus tard. Après avoir écarté sept balles de match pour Bergs dans le jeu décisif, l’Italien a enfin trouvé l’ouverture sur un service gagnant, convertissant sa septième occasion de sceller la qualification italienne.
«J’ai gagné parce que je voulais absolument la victoire», a assuré Cobolli en conférence de presse. «J’ai cru en moi pendant trois heures», s’est-il félicité. «On a vu deux super joueurs se battre pour leur pays. Un seul pouvait gagner. Et c’est nous qui l’avons fait», a résumé Filippo Volandri. Du côté belge, «on est une sélection jeune, on a encore le temps. J’espère qu’on reviendra un peu plus forts dans les prochaines années», s’est projeté Steve Darcis.