Les effectifs salariés privés s’établissent à 198 900 au 31 décembre 2024, soit un repli de 350 postes sur un an (-0,2%). Ce recul confirme la tendance amorcée l’année précédente, première baisse constatée depuis 2015 (hors période Covid), bien qu’à un rythme moins prononcé qu’entre 2022 et 2023 (-0,7%).

Le contraste est marqué avec les dynamiques régionale et nationale : pendant cette période, l’emploi a progressé de 0,6% en Auvergne-Rhône-Alpes et de 0,1% en France. Toutefois, une comparaison des premiers semestres 2024 et 2025 révèle une tendance plus encourageante, avec une hausse de 0,1%, soit 220 postes créés.

Il convient de relativiser : les effectifs privés ligériens demeurent nettement supérieurs à ceux de 2019 (7 000 emplois de plus) et surtout à 2014 (12 500 de plus). L’année 2024 affiche le troisième plus important contingent de la décennie.

Des territoires aux trajectoires divergentes

L’évolution varie considérablement selon les intercommunalités. Les pertes d’emplois se poursuivent dans les territoires déjà en difficulté en 2023, tandis que la croissance s’accentue ailleurs. Les signes de reprise observés début 2025 sont portés par les zones gagnantes : Forez, Roannais Agglomération et Pilat rhodanien.

Saint-Étienne Métropole, qui concentre plus de 61% des emplois salariés, recule de 0,2% entre fin 2023 et fin 2024, et de 0,1% sur le premier semestre 2025. Roannais Agglomération perd 1,3% (29 000 postes) mais regagne 0,5% au premier semestre 2025. Loire Forez, avec 19 820 postes, progresse de 0,2%, voire de 1,4% sur le premier semestre. Forez Est (+1,1%), le Pilat Rhodanien (+4,2%) et Charlieu Belmont communauté (+1,8%) augmentent également.

À l’inverse, les Monts du Pilat reculent (-0,5%), la Copler (-4,1%), le Pays d’Urfé (-4,5%) et la partie ligérienne des Monts du Lyonnais (-4,2%) enregistrent des baisses marquées.

L’industrie résiste mais s’inquiète pour l’avenir

Avec 49 470 postes (24,9% des emplois privés), l’industrie maintient une présence exceptionnellement forte comparée aux moyennes nationale (15,9%) et régionale (20,3%). Les effectifs reculent très légèrement de 0,1% en 2024, contre une progression de 0,3% en France.

Entre 2014 et 2024, le secteur a gagné 2 010 salariés dans le département. Mais les six premiers mois de 2025 s’avèrent préoccupants avec 300 postes perdus (-0,6%).

Au niveau des intercommunalités, seules quatre progressent dans l’industrie. Loire-Forez Agglomération et le Pilat Rhodanien gagnent le plus d’effectifs (respectivement +120 et +70 postes). Saint-Étienne Métropole perd 0,3% de ses emplois industriels, notamment dans la métallurgie. La chimie-pharmacie (+3,8%, soit +90 postes) et l’industrie automobile (+3,1%, soit +60 postes) tirent leur épingle du jeu, tandis que le bois-ameublement recule fortement (-5,9%, -110 postes).

Le commerce en difficulté, les services rebondissent

Le commerce, qui représente 17,7% des emplois (35 140 postes), recule de 1,8% en 2024 après avoir progressé de 0,8% l’année précédente. Cette baisse se poursuit au premier semestre 2025 avec 490 postes perdus (-1,4%), malgré des chiffres stables au niveau national. Le commerce de détail (hors automobile) perd 680 postes, tandis que le commerce et réparation automobile progresse (+1,1%, soit 60 postes).

Les services, qui occupent 48,7% des effectifs (96 810 postes), rebondissent avec une hausse de 0,5% après un recul de 1,5% l’année précédente. Le conseil perd 4,9% de ses effectifs (-410 postes), mais plusieurs secteurs progressent fortement : l’intérim (+340 postes), l’hôtellerie-restauration (+250 postes), les services aux entreprises et la santé-action sociale (+210 postes chacun).

La construction (9% des emplois, 17 480 postes) poursuit son recul (-0,9%, soit -160 postes), accentué au premier semestre 2025 (-1,1%).

Une balance commerciale déficitaire

La balance commerciale de la Loire affiche un déficit de 551 millions d’euros en 2024, avec un taux de couverture de 88,4% (-3,6 points sur un an). Les exportations diminuent de 3% pour atteindre 4,2 milliards d’euros, tandis que les importations progressent légèrement (+0,9%) à 4,8 milliards.

L’Europe reste le principal approvisionneur (3,7 milliards, 78,7% des importations), suivie de l’Asie (706 millions, 14,9%). L’Allemagne demeure le premier fournisseur (17%), suivie de l’Italie (12%). Côté clients, l’Italie (14%) domine devant l’Allemagne (12%) et l’Espagne (11%).

Les exportations vers les États-Unis reculent de 7,1%, mais sur les six premiers mois de 2025, on observe un rebond de 11,8% des exportations américaines et une baisse de 9,5% des importations, attribuée à des effets d’anticipation.

L’artisanat poursuit son expansion

L’artisanat fournit 34 940 emplois (18% des emplois salariés privés) en 2024, soit une progression de 0,8%. Le nombre d’établissements bondit de 11,9% pour atteindre 22 700, représentant une hausse de 58% en dix ans.

Cette croissance s’explique largement par l’essor des micro-entrepreneurs, qui représentent désormais 45,8% des entreprises artisanales, jusqu’à 52% dans les services. La FBTP Loire soulève toutefois la question de la concurrence déloyale que ce statut peut représenter pour les entreprises classiques.

Des embauches en hausse mais précaires

Les déclarations préalables à l’embauche (DPAE) ont progressé de 0,8% en 2024, atteignant 206 800. Cette hausse s’explique uniquement par l’augmentation des CDD courts de moins d’un mois dans les services. Sur les huit premiers mois de 2025, les DPAE progressent de 4%, portées par les contrats courts qui représentent 62,8% des embauches, contre 66,7% l’année précédente.

Les projets de recrutement pour 2025, établis en novembre 2024, affichaient une baisse de 15,5%, avec 17 440 professionnels recherchés. Le taux de chômage se stabilise à 7,6% au deuxième trimestre 2025.

L’observatoire estime que l’économie ligérienne se stabilise. Sur le dernier trimestre, l’emploi a augmenté de 0,2%, et sur un an, il demeure stable (+90 postes). La Banque de France prévoit au niveau national « une remontée transitoire du taux de chômage jusqu’en 2026, à 7,6%, suivi d’un reflux en 2027, à 7,4% ».