Le départ fracassant d’une égérie du mouvement MAGA (Make America Great Again). La parlementaire américaine Marjorie Taylor Greene, qui fut un soutien indéfectible de Donald Trump, a annoncé vendredi soir sa démission de la Chambre des représentants. Un départ intervenant après que le président a rompu avec celle qui a dénoncé sa gestion du scandale sexuel Epstein.
« Je démissionnerai de mes fonctions le 5 janvier 2026 », a déclaré l’élue républicaine de Géorgie (sud) dans un communiqué sur le réseau social X, ajoutant que « défendre les femmes américaines qui ont été violées à l’âge de 14 ans, victimes de trafic et exploitées par des hommes riches et puissants ne devrait pas m’exposer à être qualifiée de traître et être menacée par le président des États-Unis, pour lequel je me suis battue ».
« Super nouvelle pour le pays », dit Trump
Dans une vidéo, elle a également affirmé qu’elle avait « toujours été méprisée à Washington » et qu’elle ne s’était « jamais intégrée ». Marjorie Taylor Greene a enfin prédit que « les républicains perdraient probablement les élections (législatives) de mi-mandat » en novembre 2026.
Dans une première réaction au téléphone avec la télévision ABC News, le président américain a estimé que cette démission était « une super nouvelle pour le pays » et que l’intéressée « devrait être heureuse ».
En lui retirant son soutien le week-end dernier, Donald Trump l’avait traitée de « Marjorie La Traître Greene » et « Maggie la Dingue ». Son tort ? Cette femme d’extrême droite de 51 ans avait critiqué la manière dont son mentor gérait l’affaire Epstein.
Position fluctuante sur le dossier Epstein
La position du milliardaire républicain, revenu à la Maison Blanche il y a moins d’un an, a beaucoup varié sur ce dossier tentaculaire aux révélations potentiellement explosives. Et il a semé la division dans son propre camp et au sein de sa base ultra-loyale MAGA.
Le président Trump a toujours démenti avoir connaissance du comportement criminel d’Epstein dont il fut proche dans les années 1990 à New York et en Floride, avant de se brouiller avec lui dans les années 2000 : l’homme d’affaires de 79 ans a affirmé que leur dispute remontait à des années avant que les crimes sexuels d’Epstein et de son ancienne comparse et complice Ghislaine Maxwell, qui purge une peine de 20 ans de prison, n’éclatent au grand jour.
Après avoir promis durant sa campagne victorieuse de 2024 des révélations fracassantes, Donald Trump a exhorté ses partisans à tourner la page en qualifiant l’affaire de « canular » monté en épingle par l’opposition démocrate. Il a réaffirmé n’avoir « rien à voir avec Jeffrey Epstein », accusé de trafic sexuel de jeunes filles mineures, le qualifiant de « pervers malade ».
Mais selon des courriels publiés mi-novembre par des élus démocrates de la Chambre, Epstein écrivait peu avant sa mort que Donald Trump « savait à propos des filles » et aurait même « passé plusieurs heures » avec l’une d’elles.
Dernier retournement de situation en date : Donald Trump a promulgué le 20 novembre une loi qui contraint son gouvernement à rendre publics tous les documents officiels sur cette affaire impliquant un financier de la jet-set new-yorkaise, Jeffrey Epstein, mort en prison à l’été 2019 avant son procès pour crimes sexuels.