Alors que l’avenir de l’équipe
TotalEnergies est menacé, Thomas Voeckler a écrit l’une des belles
pages de l’histoire de la formation vendéenne sur le Tour de France
2011.

TotalEnergies a confirmé vendredi Jean-René Bernaudeau à la tête
de son équipe en 2026, mettant fin à certaines rumeurs. Mais il
n’empêche, la fin de l’histoire approche pour « JR » et
la formation vendéenne, qui devra trouver un nouveau sponsor d’ici
un an pour continuer.

Bonjour, Bouygues Télécome, Europcar… Sous différents noms,
l’équipe de Bernaudeau anime le Tour de France depuis 26 ans. Elle
y collecte régulièrement des victoires d’étape, 11 au total, la
dernière pour Anthony Turgis en 2024. Une fois, et quelle fois, les
baroudeurs vendéens ont cru pouvoir rafler le gros lot. C’était
avec Thomas Voeckler en 2011.

Après une première aventure en jaune en 2004, pour son premier
tour, Voeckler s’était de nouveau emparé de la précieux tunique
après une échappée calculée à Saint-Flour. Il avait alors un peu
plus de deux minutes d’avance sur les favoris de cette année, Cadel
Evants et les frères Schleck. Un matelas assez maigre, mais
suffisant pour lui donner quelques idées. « Après l’étape,
je me souviens très bien que je m’étais dit, bon ce n’est pas pour
une journée, ce n’est pas pour un intérim ; je vais le garder plus
longtemps, mais surtout, vu ma condition physique et l’avance,
c’est ma chance de réaliser un bon classement général sur le Tour
de France », racontait-il cet été
dans les colonnes de Ouest-France.

Dans les Pyrénées, Voeckler défend son maillot à Luz-Ardiden,
épaulé par un Pierre Rolland épatant, et fait mieux que résister au
Plateau de Beille. « Je connaissais la montée
parfaitement, je savais très bien que je garderais le maillot. J’ai
même attaqué à un moment, je me suis vraiment senti le patron. Les
gars m’attaquaient, je réagissais tout de suite, je laissais partir
ceux qui n’étaient pas dangereux et qui avaient gagné l’étape. Je
les ai même contrés à un moment pour leur casser le moral, pas
tellement pour aller prendre de l’avance. »

Voeckler, l’erreur qui coûte cher

La folle aventure se poursuit, le rêve prend forme. La France se
met à y croire pour son chouchou. Le principal intéressé, lui, vit
au jour le jour. « Ça ne m’a pas donné suffisamment de
confiance pour me dire que je pouvais gagner le Tour. J’y ai cru
après coup en fin de compte, mais pendant le Tour, j’y ai jamais
vraiment cru », assure-t-il.

Thomas Voeckler s’offre un 10e jour en jaune après l’étape de
Serre-Chevalier, et la chevauchée victorieuse d’Andy Schleck. Mais
tout bascule lors de la 19e étape, à la veille du chrono annoncé
décisif. Schleck dès le début de l’étape, sur les pentes du
Télégraphe, en compagnie d’Alberto Contador. Voeckler tente de
suivre, mais s’épuise, alors que derrière Cadel Evans est aidé par
ses coéquipiers. Il perd le maillot lors de l’arrivée à l’Alpe
d’Huez, où Pierre Rolland s’impose.

Pour Winamax, en début d’année, Voeckler avait également rejoué
cette folle épopée. « Si on fonctionne avec des « si »,
j’aurais pu gagner ce Tour de France 2011, juge-t-il. Si je n’avais
pas dépensé de l’énergie inutilement vers l’Alpe d’Huez par
exemple. Si j’avais eu du meilleur matériel, et surtout si j’avais
couru toutes mes étapes avec la même intensité. » Avec
des si…