Le phénomène de Murcie était pourtant arrivé motivé, prêt à s’embarquer dans cette phase finale. Mais l’approche médicale et la prudence ont parlé. « Il y avait un vrai risque, le docteur m’avait dit que ce serait compliqué », a confié David Ferrer, le capitaine. Juan Carlos Ferrero, l’entraîneur d’Alcaraz, avait tenté de rassurer, lui qui pensait que la blessure était mineure. Mais l’œdème était là, et suffisant pour fermer la porte.

Pourquoi les stars boudent la Coupe Davis ? « Ce n’est pas la vraie Coupe Davis »

En face, l’Allemagne a survécu elle aussi à un quart démentiel. Dans la nuit de jeudi à vendredi, Kevin Krawietz et Tim Puetz ont sauvé trois balles de match, planté un come-back façon thriller et offert à leur pays une deuxième demi-finale consécutive. Sauf que la vraie histoire, celle qui trotte dans tous les couloirs, a un nom : Alexander Zverev.

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Pour moi, ça n’a plus rien à voir avec la Coupe Davis.

Le n°3 mondial, capitaine non officiel et franc-tireur assumé, est venu en traînant son scepticisme. Il ne s’en cache pas : « La vraie Coupe Davis, ce sont les matches à domicile ou à l’extérieur. C’est une question d’atmosphère. Cette Coupe Davis, ce n’est pas la vraie Coupe Davis. » Et s’il est là, ce n’est pas pour l’amour du format. « Je la joue maintenant parce que mes coéquipiers et collègues allemands m’ont demandé de venir, explique-t-il. Ils sentent que tout le monde vieillit. Struffy (NdlR : Jan-Lennard Struff) n’aura pas beaucoup d’occasions supplémentaires. Les gars du double non plus (Tim Pütz, 38 ans et Kevin Krawietz, 33 ans). Je la joue juste pour cette raison. Pour moi, ça n’a plus rien à voir avec la Coupe Davis. »

Voilà le décor : une Espagne résiliente mais privée de son joyau, un Zverev présent par devoir, un double allemand qui ne meurt jamais, un double espagnol qui marche sur l’eau. Deux nations qui ont flirté avec la sortie avant de se donner rendez-vous, chacune rêvant de retrouver le Saladier d’argent.

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