Pris dans un tourbillon depuis son passage dans The Voice en 2016 et sa médiatisation accélérée, Claudio Capéo a eu besoin de respirer. Après quatre albums, et plus d’un million et demi de disques vendus, le natif de Mulhouse a pris un peu de temps pour composer Nouveau souffle, un cinquième disque, réalisé avec ses complices du groupe Capéo.
Il a retrouvé l’accordéon et la gouaille de ses débuts, tout en s’aventurant vers d’autres sonorités, comme avec le DJ Mosimann.
Ragaillardi, Claudio Capéo prépare aussi une nouvelle tournée pour 2026, avec les six musiciens qui l’accompagnent sur scène depuis le début. En pleine promo, il sera de passage à Nice ce mardi 25 novembre, au Château de Crémat pour un showcase avec Kiss FM.

Comment l’inspiration est-elle revenue ?
J’ai eu envie, après avoir eu besoin d’une pause. Il y a eu Un homme debout [le premier extrait de son album après sa participation à The Voice, ndlr] qui est sorti en 2016. Et on est parti sur les routes neuf ans, avec beaucoup de concerts, de joie, de rencontres, de passion pour la musique et… beaucoup de fatigue aussi. L’année dernière, je me suis enfui du grand Paris. Je me suis enfui des télés, je me suis enfui de tout. Je suis allé chez moi en Alsace. Pour essayer de me reconstruire, revoir mes enfants et reprendre une vie normale.
Ce « Nouveau souffle », c’est quoi ?
On s’est vus avec Gilles, Gilles Dorn qui est guitariste de Capéo et qui a réalisé aussi l’album, on s’est vus à la maison et cette pause, au final, n’aura duré que trois semaines… On s’est remis en studio, et on a composé cet album, qui est ce nouveau souffle, une nouvelle ère. Il raconte un moment, peut-être cette quarantaine passée, où on a envie de revenir avec quelque chose de plus construit, plus frais, plus reposé. Avec beaucoup de famille, beaucoup d’amour autour.
Vous avez 40 ans. Ça reste « le » moment de bilan, pour prendre ce temps de respiration ?
Je ne sais pas si c’est le fait d’avoir 40 ans, c’est juste que j’étais fatigué de tout ça, je me perdais un peu. Je me disais à quoi bon travailler autant et passer à côté de ma vie de famille, de papa. Je voulais être un peu plus posé, rangé, normal. C’est l’adolescence, 40 ans, ce n’est pas du tout l’âge de la maturité… On veut se faire plaisir dans cette vie qui est courte, en profiter… Mais c’est un moment de transition, il faut avoir conscience de ce que l’on est pour profiter un maximum de ce que l’on fait.
Vous retrouvez l’instrument qui vous a fait vous démarquer, l’accordéon. Envie de le faire sonner différemment ou au contraire, de le retrouver comme au début ?
Peut-être différemment. Et lui a dû me trouver différent aussi. On s’est retrouvés. C’est bizarre de parler comme ça mais c’est vrai. Ç a fait 35 ans que je l’ai sur les épaules. Il m’a tout apporté, joie, tendresse, il m’a permis des rencontres, de faire de belles chansons, des scènes remarquables. Mais ce troisième poumon parfois m’étouffait. Parce qu’il est lourd, techniquement, il prend de la place, fait beaucoup de bruit, il n’est pas toujours inspirant… Moi, parfois, il m’a gonflé ! J’ai eu besoin de le poser.
On vous y associait trop ?
Non, ça ne me dérange pas et je l’assume. Mais c’était tout le temps l’accordéon, l’accordéon. C’est marrant parce que, quand je suis arrivé dans The Voice il me manquait, je ne me sentais pas du tout légitime juste chanteur. Dix ans après, j’avais besoin de le poser pour le devenir réellement. Aujourd’hui on a fait la paix. J’essaie de jouer différemment, de le prendre dans mes bras différemment, de faire quelque chose plus sincère, plus poétique peut-être… Et on s’entend pas mal !
Le dernier morceau, « Je suis un accordéon », a plusieurs degrés de lecture : on peut aussi y lire la mode qui se démode, la fugacité du succès…
Oui… Est-ce qu’il y a une recette, je ne sais pas, en tout cas il y a la passion à chaque fois, on essaye de donner un maximum. Ce qui est drôle, c’est que ce titre a été écrit il y a 4 ou 5 ans, je l’avais mis de côté, il n’avait pas sa place, je ne me sentais pas de chanter ça et finalement là, il signe totalement l’album.
Pratique : Claudio Capéo en showcase au Château de Crémat, à Nice avec Kiss FM, mardi 25 novembre à 20 h 30. Places à gagner en écoutant la radio. Plus d’infos par ici.