Ils ont la mauvaise mine de ceux qui se débattent dans les injonctions contradictoires. Ce vendredi 21 novembre, à Nantes, ces représentants des Missions locales dédiées aux 16 à 25 ans serraient les rangs. Combattifs mais essorés.
« On nous demande toujours plus, par exemple de prendre en charge les jeunes des bidonvilles. Et on nous donne toujours moins », glisse Diba Medjaheb, directeur de l’Association territoriale du développement de l’emploi et des compétences (Atdec) dont fait partie la Mission locale.
Plus de jeunes accueillis
En 2025, la Région a supprimé ses aides à ces structures. L’État avait aussi baissé sa quote-part de 6,8 %.
Résultat, pour la Loire-Atlantique ? « Trente postes en moins, décompte Christophe Jean, le directeur de la Mission locale du Vignoble nantais. Avec les 13 % de baisse de financement du Projet de loi de finances 2026, c’est 50 postes (sur les 300 aujourd’hui) qu’il faudrait à nouveau supprimer. » Et cela alors que le nombre de jeunes accueillis augmente : + 16 % en Loire-Atlantique pour les 16 à 25 ans en 2025.
Vision de court terme
Vision économique d’ultra-court terme, disent ces acteurs de l’insertion. Cinquante postes en moins, ce sont des services sabrés. « Jusqu’à aujourd’hui, en Loire-Atlantique, chaque jeune pouvait rencontrer un conseiller à moins de onze kilomètres de chez lui », indique Frédéric Millet, le président de la Mission locale rurale du Sillon.
Demain, si les bras manquent, des permanences seront supprimées. Faute de boulot, les problèmes de délinquance, de santé, de désocialisation, s’aggraveront. Avec, au final, un mauvais calcul pour l’argent public. Le réseau national des Missions locales a lancé une pétition, en ligne sur le site de l’Union nationale des Missions locales.
24 000
C’est le nombre de jeunes accompagnés en Loire-Atlantique par les 300 salariés des Missions locales, chaque année. Plus de 75 000 entretiens individuels ont été menés depuis janvier 2025, tout comme la mise en emploi de 3 200 jeunes (800 CDI, 500 CDD de plus de six mois, 2 500 CDD) et l’entrée en formation de plus de mille jeunes.