Avec près de 50 % de bénéficiaires en plus en un an, l’association Caritas Alsace, partenaire du réseau Secours catholique , a appelé ce vendredi 21 novembre à la responsabilité collective vis-à-vis d’une précarité en constante augmentation.
Financée à 80 % par des dons privés, Caritas Alsace a accompagné 35 000 personnes en 2024. Parmi elles, beaucoup de familles (54,6 %) et donc d’enfants (20 000) a souligné son directeur régional Louis-Marie Perrin lors de la présentation du bilan 2024 de l’association à Strasbourg.
Mais ni l’âge (7 % des personnes aidées par Caritas sont des seniors), ni le travail (14,8 % avaient un emploi) ne mettent à l’abri de la pauvreté qui touche principalement des femmes (58,5 %).
« Éviter que la pauvreté ne s’ancre »
Aïcha, aujourd’hui bénévole à Caritas pour « redonner ce qu’elle a reçu quand elle en avait besoin », a témoigné de l’importance qu’a eue pour elle et sa famille l’aide inconditionnelle de l’association à un moment très critique de sa vie. « Je me suis tout de suite sentie à la maison », a souligné cette mère de cinq enfants. Celle qui ne savait ni lire ni écrire en français il y a 15 ans est fière aujourd’hui de voir ses trois aînés faire des études supérieures (gestion, médecine, droit) grâce notamment à l’aide de Georges, « paix à son âme », bénévole chez Caritas que ses enfants appelaient « papi ».
Pour « éviter que la pauvreté ne s’ancre », Louis-Marie Perrin a plaidé pour fournir une aide le plus tôt possible, notamment auprès des familles, et à « sortir des clichés ». Les chiffres nationaux du Secours catholique sont à ce titre éloquents. Parmi les 1,12 million de personnes suivies par l’association en 2024, 38 % de ceux qui pourraient avoir le RSA ne le demandent pas et 23 % de ceux qui auraient droit aux allocations familiales ne les ont jamais réclamées.
La complexité et la dématérialisation des démarches administratives, l’absence de contact humain font à présent partie des causes de précarisation des plus démunis observent les bénévoles de Caritas.