« Moi je l’ai utilisée pour signaler un trou dangereux sur un trottoir et ça a été réglé rapidement ». D’autres ont pianoté sur leur téléphone pour un dépôt sauvage d’immondices au pied de leur immeuble ou un lampadaire en panne… Depuis sa mise en place en 2010, les utilisateurs de l’application « Allo Mairie » se sont multipliés à Nice. Cette semaine, la commune va plus loin avec sa dernière trouvaille en matière de sécurité et d’incivilités en y ajoutant un espace numérique directement connecté à la police municipale.

« C’est l’outil le plus moderne de toutes les villes de France », n’a pas hésité pas vanter le maire Christian Estrosi (Horizons), jamais avare de superlatifs, lors de la présentation du dispositif, ce jeudi, devant des représentants de comité de quartier plutôt acquis à sa cause.

Concrètement, en cliquant sur l’icône « Allo PM », l’utilisateur accède très facilement et intuitivement aux numéros utiles pour signaler une personne disparue, dénoncer un trafic de stupéfiants ou être contacté par l’aide aux victimes. C’est presque classique.

Une réponse dans les 48 heures au maximum

Mais l’application offre surtout la possibilité d’effectuer des signalements liés, par exemple, à des squats, du bruit, des nuisances de commerce ou des rodéos. Plusieurs rubriques, d’un petit inventaire de nuisances à la Prévert, sont proposées (les abus de trottinettes y figurent !) ainsi que des champs pour rajouter des photos, le lieu du méfait automatiquement géolocalisé, les coordonnées du requérant et l’affaire est dans le sac.

De l’autre côté de la ligne, quatre agents sont mobilisés en permanence afin de traiter toutes les remontées en temps réel et « y répondre dans les 48 heures maximum », promet l’élu. Et si l’infraction est en cours, « un des 40 équipages quotidiens sera directement envoyé sur place ».

Avec cette application développée en interne, l’objectif est de gagner du temps et d’aller droit au but. Car, jusqu’à présent, toutes les informations sécuritaires n’arrivaient pas immédiatement au bon destinataire. « Sur les 45 000 signalements effectués chaque année par les usagers sur Allo Mairie, 10 000 concernent des questions de sécurité et d’incivilité. (…) Là il y aura un traitement rapide, géolocalisé et orienté vers le service compétent ».

Cette initiative, annoncée en mai et votée au conseil municipal du 1er octobre dernier, s’inscrit dans une longue tradition de dispositifs sur la sécurité. Un thème que se disputent ardemment le maire sortant et son rival à l’élection municipale, Éric Ciotti (UDR) partisan d’un renforcement des effectifs sur le terrain.

Quoi qu’il en soit, « Allo PM » vient compléter l’installation progressive de postes mobiles de police municipale, de boutons d’alerte dans les écoles, les commerces et bientôt les copropriétés, de 311 bornes d’appel d’urgence (nouvelle version des bornes police-secours disparues en France dans les années 70) ainsi que d’un nouveau numéro de la police municipale facile à retenir (3606) en place le 1er décembre prochain. C’est le parti pris assumé de la municipalité : les yeux et les oreilles des citoyens sont appelés à la rescousse !