Pas de quartier. Une semaine après avoir officialisé sa candidature à la mairie de Paris pour les municipales de 2026, et au défi d’exister dans le match annonce entre la majorité socialiste sortante, et Rachida Dati, la députée insoumise Sophia Chikirou a visiblement posé les premiers jalons de sa stratégie.

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Dans une interview donnée au Parisien, ce vendredi 21 novembre, l’élue a choisi de commencer à taper sur l’attelage de gauche qui domine actuellement l’Hôtel de ville. « Il ne faut pas qu’un socialiste soit maire de Paris, cingle la députée LFI. Bournazel, Dati, Grégoire, Belliard, Brossat… Ils sont usés. On n’a jamais eu autant de problèmes, de besoins insatisfaits et ils osent dire : “Notre bilan est bon, continuons comme avant, allons plus loin, plus longtemps…” »

Quand Rachida Dati se voit simplement renvoyée à son propre parcours à Paris, et au bilan d’Emmanuel Macron, Sophia Chikirou assure que son principal adversaire est « l’abstention », certes record en 2020 dans un contexte de crise sanitaire.

Son attaque en règle a en tout cas ulcéré les socialistes. « Chacun ses objectifs… Celui-là est le plus médiocre », a fustigé le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, accusant Sophia Chikirou de vouloir contribuer à la victoire de la droite. Pas de quoi adoucir le mouvement mélenchoniste. « Vous n’êtes pas propriétaire de Paris et le choix ne se réduit pas à soit le PS, soit la droite. Notre véritable but ? Vous battre pour élire une maire insoumise », a répliqué le coordinateur de LFI, Manuel Bompard.

La gauche en quête d’unité à quatre mois du scrutin

Nommément visé lui aussi par Sophia Chikirou, Ian Brossat joint par Le HuffPost refuse de se « livrer à un concours d’invectives ». « Je n’ai qu’un seul objectif c’est que la gauche gagne, je me refuse à l’idée que Rachida Dati flanquée de Sarah Knafo s’empare de Paris. Je ne me livrerais pas à des invectives en réponse, je lui en laisse le monopole. Tout ce qui nous éloigne de l’objectif de faire gagner la gauche nous fait mal collectivement », insiste-t-il.

Manière aussi de rappeler qu’à chaque jour suffit sa peine. Pour la majorité actuelle à Paris, l’enjeu demeure plutôt en ce moment de se mettre d’accord sur une liste unitaire de gauche – hors LFI – pour le premier tour et qui rassemblerait les socialistes, les écologistes, les communistes, mais aussi des personnes issues de L’Après, le mouvement de Danielle Simonnet.

La saillie de Sophia Chikirou n’a rien d’un hasard. Au-delà de la question parisienne, elle s’inscrit dans la stratégie musclée qu’entend mener LFI pour les municipales 2026, en visant notamment des mairies tenues par les autres partis de gauche. Le mouvement lancera justement ce dimanche sa campagne en fanfare aux Docks d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).

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