C’est une nouvelle qui devrait réjouir les ferrovipathes en tout genre : plus d’un siècle d’histoire des transports publics franciliens sera réuni, d’ici à 2032, dans une halle de 12 000 mètres carrés, située au niveau des ateliers de maintenance Championnet (Paris XVIIIe).

Lieu riche de sens puisqu’il a, dès la fin du XIXe siècle, appartenu à la Compagnie générale des omnibus puis à celle du chemin de fer métropolitain de Paris, avant de revenir à la RATP.

Cette dernière vient d’annoncer que ce futur musée s’appuiera sur sa collection, exceptionnelle : une centaine de véhicules, dont des autobus à plateforme, des rames Sprague-Thomson – les premières entièrement métalliques – ou la réplique de la rame en bois d’origine de la ligne 1. S’ajoutent des milliers d’objets (plaques émaillées, éléments de décor et de signalétique), complétés par 260 000 photos et quelque 9 000 films !

Une forte attente du public

Ce projet fraîchement lancé – l’ancien patron de la RATP et ex-Premier ministre, Jean Castex, en a émis l’idée en 2023 – doit encore franchir différentes étapes : études, conception, scénographie, travaux, et déménagement de ces trésors du patrimoine parisien, entreposés, en grande partie, dans la gare de triage de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), ouverte au public durant les Journées européennes du patrimoine et la Nuit européenne des musées uniquement.

« Chaque année, ces rendez-vous sont pris d’assaut. Il y a une vraie attente, pas seulement de la part des Franciliens. Ce musée va donc permettre de rendre ces collections plus accessibles », rapporte Agnès Desmarest-Coulon, responsable de la communication corporate et de la marque groupe RATP, qui table sur 300 000 visiteurs par an.

Plus d’un siècle d’avancées

Ce projet, dont le coût n’est pas encore connu, viendra combler le retard de la Ville Lumière sur les nombreuses métropoles qui consacrent déjà un lieu à l’histoire de leurs transports.

À Stockholm, la capitale suédoise, réputée pour la beauté de ses stations de métro, le Sparvagsmuseet a été inauguré en 1944. Ce musée, avec une soixantaine de trains, bus et tramways répartis sur quatre étages, comporte aussi un mini-métro accessible aux enfants, qui circule le long des collections.

Autre site attractif : le New York Transit Museum, créé en 1976. Niché à Brooklyn, dans une station désaffectée datant des années 1930, ce lieu a aussi son petit truc en plus : un alignement de tourniquets de diverses époques, qui témoigne de l’évolution des portiques new-yorkais. Les visiteurs peuvent prendre place à bord des rames, dont certaines remontent au début du XXe siècle.

Et pour admirer l’un des tout premiers trains électriques souterrains, inauguré en 1890, rendez-vous au London Transport Museum, dans l’ancien marché aux fleurs de Covent Garden.

Son prédécesseur à vapeur est également exposé, témoignage unique du premier métro au monde, né en 1863 à Londres. Dans ce bâtiment victorien, impossible de rater les premiers modèles de bus à impériale rouge vif (les « double decker »), symboles de la capitale britannique.

Bien d’autres villes encore pourraient être citées : Lisbonne, Berlin, Madrid, Budapest, Vienne, Kyoto… Et bientôt Paris, qui s’apprête à raccrocher les wagons.