Publié le
22 nov. 2025 à 14h49
Un plan qui ressemble à « une capitulation » pour l’Ukraine. Jeudi 20 novembre 2025, Donald Trump a présenté son plan de paix pour mettre fin à la guerre entre la Russie et l’Ukraine, qui dure depuis plus de trois ans. Un plan loin de satisfaire Kiev et ses alliés européens, qui peinent à y trouver une réponse.
Ce samedi 22 novembre, l’Ukraine a annoncé que des responsables ukrainiens et américains se retrouveront prochainement en Suisse pour discuter de ce fameux plan. On vous résume ce qui s’est passé ces deux derniers jours.
Jeudi : proposition d’un plan de paix par les États-Unis
Donald Trump a présenté son plan de paix, en 28 points, qui reprend plusieurs exigences clés de la Russie, à savoir que l’Ukraine lui cède des territoires, accepte une réduction de la taille de son armée et renonce à intégrer l’Otan. Il offre cependant des garanties de sécurité occidentales à Kiev pour prévenir toute nouvelle attaque russe.
Les deux régions du bassin minier et industriel du Donbass, Donetsk et Lougansk (est), ainsi que la Crimée annexée en 2014, seraient « reconnues de facto comme russes, y compris par les États-Unis », et Moscou recevrait d’autres territoires ukrainiens qui sont encore aujourd’hui sous le contrôle de Kiev.
La Russie verrait également son isolement à l’égard du monde occidental prendre fin avec sa réintégration au G8 et la levée progressive des sanctions, ainsi que son souhait d’éloigner à jamais Kiev de l’Alliance atlantique entériné dans la Constitution ukrainienne.
Kiev devrait limiter son armée à 600 000 militaires et se contenter d’une protection par des avions de combats européens basés en Pologne, tandis que l’Otan s’engagerait à ne pas stationner de troupes en Ukraine.
Le président américain a donné jusqu’au 27 novembre, jour de la fête de Thanksgiving, à l’Ukraine pour donner sa réponse aux solutions proposées.
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Il faudra bien que (ce plan, NDLR) lui plaise, et si cela ne lui plaît pas, alors, vous savez, ils n’auront qu’à continuer à se battre.
Donald Trump
président des Etats-Unis
Vendredi : pression sur Volodymyr Zelensky, qui refuse
Le lendemain, vendredi 21 novembre, Volodymyr Zelensky a repoussé ce plan, assurant qu’il allait proposer des « alternatives » aux Américains.
Face à la double pression américaine et russe pour signer, le président ukrainien a aussi entamé des consultations avec ses principaux alliés en Europe.
De son côté, Vladimir Poutine a estimé que le texte américain « pouvait servir de base à un règlement pacifique définitif » du conflit lancé en 2022. Il s’est dit prêt à une « discussion approfondie de tous les détails » du texte élaboré par Washington.
En cas de refus ukrainien, il a menacé de poursuivre les conquêtes territoriales sur le front, où son armée a l’avantage.
Samedi : des consultations annoncées entre Ukraine et États-Unis
Ce samedi 22 novembre, Roustem Oumerov, qui dirige le Conseil de sécurité ukrainien, a annoncé sur Facebook une rencontre avec les Américains pour évoquer ce plan de paix.
Dans les prochains jours, nous lancerons en Suisse des consultations entre de hauts responsables ukrainiens et américains sur les paramètres possibles d’un futur accord de paix.
Roustem Oumerov
directeur du conseil de sécurité de l’Ukraine
Volodymyr Zelensky a de son côté signé un décret formant la délégation qui sera chargée de participer aux pourparlers avec Washington, et dans le futur avec Moscou. Celle-ci sera menée par son bras droit, le chef de la présidence Andriï Iermak, et comprendra entre autres Roustem Oumerov, les chefs des services de sécurité et de renseignement et le chef d’état-major. Soit une délégation essentiellement militaire.
Par ailleurs, selon l’Élysée, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz et Keir Starmer se sont entretenus à propos du plan américain, en marge du sommet du G20 à Johannesburg (Afrique du Sud).
Les trois dirigeants, qui s’étaient déjà rencontrés mardi à Berlin, se sont retrouvés avant une rencontre élargie aux autres chefs d’État et de gouvernement européens présents à Johannesburg, selon la même source.
Avec AFP.
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