C’est une action coup de poing qu’une vingtaine de Jeunes agriculteurs installés dans le sud du Finistère a tenu à mener, ce samedi 22 novembre 2025, à Quimper, alors que d’autres rassemblements étaient prévus à Gouesnou, Saint-Pol-de-Léon ou Morlaix. En fin de matinée, le cortège s’est rendu au centre E. Leclerc de Gourvily (*), déversant d’abord le contenu de deux remorques aux entrées du parking pour empêcher les clients d’y accéder.

« Faire le tri »

Après un premier échange avec des membres de la direction, ils sont entrés dans le magasin pour « faire le tri », annonce l’un des participants. « On va faire un tour dans les rayons pour voir l’origine des produits, précise Nicolas. Et on signalera aux fraudes comme à chaque fois, s’il y a des soucis ». À la sortie, les chariots contenaient des articles que les agriculteurs auraient préféré ne pas trouver : « Conserves de petits pois ou de haricots originaires de Madagascar ou du Kenya, produits laitiers à premiers prix aux origines européennes ou non identifiées, barquettes de porcs, volailles étrangères… », répertorie Yannick, un producteur de porcs qui réclame, comme ses collègues, « une organisation des rayonnages avec une séparation claire des produits français et ceux qui ne le sont pas ».

Les consommateurs ne veulent pas de ces produits étrangers mais ils n’auront pas le choix

« On voit que la mise en avant n’est plus faite sur les produits français », abonde Nicolas, producteur porcin et laitier, qui estime que l’accord commercial entre l’Union européenne et les pays du Mercosur ne fera qu’accentuer les difficultés. Et d’ajouter : « On ne sera plus compétitifs… Les consommateurs ne veulent pas de ces produits étrangers mais ils n’auront pas le choix ». « Et puis, enchérit Yannick, les consommateurs voient d’abord le prix ».

« Solidarité pour manger français »

À l’heure où les prix payés aux producteurs baissent et où les négociations commerciales commencent, les agriculteurs mobilisés ce samedi doivent donc mettre la pression. Ils réclament des revenus décents et la possibilité d’être compétitifs sur les marchés. « Et une solidarité pour manger français », insiste Céline.

Les mobilisés de ce samedi réclament des revenus décents et la possibilité d’être compétitifs sur les marchés.Les mobilisés de ce samedi réclament des revenus décents et la possibilité d’être compétitifs sur les marchés. (Photo Le Télégramme/Sophie Benoit)

À la mi-journée, le groupe a quitté Gourvily et quelques heures après, les accès au centre commercial ont été rouverts. Au terme de la réflexion, aucune autre enseigne de la grande et moyenne surface n’a été ciblée ce samedi. Mais d’autres actions pourraient venir. « Aujourd’hui, c’est un échauffement pour la suite de l’hiver », préviennent ceux qui déplorent qu’il y ait désormais « de plus en plus d’agriculteurs désespérés ».

* Sollicitée, la direction du centre E. Leclerc n’a pas souhaité réagir.