Autour du rond-point Claudie d’Arcy, les corps se serrent contre le vent glacial. Au milieu de la foule venue rendre hommage à Mehdi Kessaci, 20 ans, le frère du militant écologiste Amine Kessaci, abattu le 13 novembre à Marseille (Bouches-du-Rhône), une adolescente tient tête au vacarme ambiant sans élever la voix. Sabrina, 16 ans, lycéenne. Le visage calme. À ses côtés, sa mère, Leïla, digne et pudique, était consciente que venir ici serait une épreuve. Il aura suffi de quelques questions de journalistes pour raviver une plaie encore béante : la perte de sa fille, Socayna, 24 ans, tuée en 2023 d’une balle perdue alors qu’elle révisait dans sa chambre, dans le quartier marseillais de Saint-Thys.

Sabrina ne pleure pas. Elle ne pleure presque jamais. C’est une force sèche, solide, « celle qui m’empêche de rejoindre Socayna », répète souvent sa maman. Si la jeune fille est présente, ce samedi 22 novembre, c’est parce que « c’est important ».