Quel bilan faites-vous de cette tournée ?

On a joué trois matchs, avec des profils d’adversaires très différents. On termine par une victoire avec des choses positives et d’autres négatives. Mais il y a du contenu. Il y a eu un premier match face à l’Afrique du Sud à domicile (17-32) : on a été à la hauteur pendant un peu plus de 60 minutes, mais je pense qu’on avait besoin d’un peu plus de temps et de vécu ensemble. C’est comme ça. Il y a du bon et du moins bon.

Quel est le moins bon ?

C’est ce que tout le monde voit ! On a encaissé cinq essais. Les règles aujourd’hui favorisent la position offensive. Mais dans ces cinq essais, comme face aux Fidji ou à l’Afrique du Sud, il y a quelque chose de récurrent qui a été identifié. Ce n’est pas encore totalement rectifié. Sauf la maîtrise de notre position défensive sans le ballon lors de la deuxième période. C’est-à-dire la capacité à tenir l’échange sans se mettre à la faute. Quand on fait 8 fautes dans la zone des 22 au 22 en première période, vous défendez cinq ou six pénaltouches. C’est basique.

Êtes-vous rassurés ?

On ne cherche pas à être rassuré. On cherche à aborder les matchs avec le plus de force possible. À ce niveau-là, tous les adversaires sont redoutables. On savait que celui-là était capable de retourner le match : il joue très très vite. On cherche à jouer avec confiance.

Vous avez le sentiment d’être moins en place ?

La question qu’on m’a posée, c’est « on en est où par rapport à précédemment. Si je compare par rapport à il y a très exactement quatre ans, c’est-à-dire à deux ans (de la coupe du monde 2023), on est moins en place qu’il y a quatre ans. On était sur une série de 14 victoires consécutives. 24 victoires en 26, mais ça ne nous a pas empêchés de perdre d’un point face à l’Afrique du Sud (en quart de finale). On n’est pas au même niveau pour plein de petites raisons. Mais je le dis avec sérénité.

Ressentez-vous de l’inquiétude ?

Non. Chaque match nous a posé des problèmes. Parfois, on a trouvé des solutions : on a deux victoires. Il y a de la matière. On a bien identifié les formes de travail qui doivent nous permettre de progresser. Il nous reste 17 matchs à jouer avant la Coupe du monde. La seule chose qu’on ne maîtrise pas, c’est l’élimination par les blessures. Mais on se rend compte que les joueurs qui ont été blessés longtemps, je pense à Anthony Jelonch et Charles Ollivon, ont naturellement beaucoup de fraîcheur.

Vaut-il mieux que cette période plus difficile arrive maintenant, à deux ans de la Coupe du monde ?