Ils ont surtout pris la tête de leur poule, au profit de la différence générale devant La Roche-sur-Yon qui comptait 7 points d’avance fin septembre, et ne l’ont pas volée. Comme ils avaient su punir les Vendéens dans le match au sommet du 18 octobre (3-0), déjouer le bloc bas de Chauray (0-1) le 2 novembre, ou renverser Locminé après avoir été mené (2-1) il y a 15 jours, ils ont su répondre avec une vraie maturité à une nouvelle équation : un adversaire joueur, vif, technique qu’ils auront au final étouffé presque de bout en bout. « On voulait leur rentrer dedans, leur montrer qu’ils ne pourraient pas jouer comme ils veulent », a expliqué le défenseur Ruben Droehnle. « Tout a été trop grand pour nous », reconnaissait l’entraîneur lorientais Arnaud Le Lan, pointant un manque de « courage » et de « précision » de ses joueurs sous la « pression adverse. »
Avec le milieu Tydiane Diagouraga en position haute, l’entraîneur Bruno Irles voulait fermer l’intérieur du jeu où les Lorientais aiment fixer. Ses joueurs l’ont bien fait, avec un duo Ba – Odru venant terminer le travail commencé par l’étau de devant sur les sorties de balle bretonnes. Le technicien souhaitait profiter des pertes de balle adverse et se projeter vite dans la verticalité. Les deux buts ont été marqués comme ça. Un troisième l’aurait été si Bahassa n’avait pas trouvé le petit filet de la cage totalement ouverte, alors que le Lorientais Isaak Touré s’est fait piéger (carton rouge, 30e minute). Les Bordelais ont su aussi contrôler sans trop de frayeur leur temps faible de la reprise de la seconde période.
« Faire encore plus mal »
Alors bien sûr, Jan Hoekstra a évité un scénario différent en sortant dès la première minute une tête de Koné, très longtemps la seule situation lorientaise. Mais Bruno Irles pouvait se montrer satisfait. « C’est le match que j’attendais. On arrive à garder nos principes mais on arrive à s’adapter. Si vous voulez performer dans ce championnat, il faut être tout-terrain. On peut encore faire plus mal à notre adversaire, être plus efficace, mais on est proche de la variété que je souhaite. »
Alors que La Roche-sur-Yon avait été accroché à Saint-Malo (3-3), qu’Angoulême a cédé à Poitiers (2-0) et qu’Avranches est à l’arrêt (défaite 3-2 à Dinan-Léhon), seul l’Aviron Bayonnais, qui a enchaîné une sixième victoire de suite à Granville (0-1), arrive à tenir le rythme depuis deux mois. Mais la dernière fois que les Girondins ont été leaders, c’était en février dernier et ils avaient basculé aussi vite sur une série de cinq revers. C’est évidemment la première chose qu’a rappelée l’entraîneur dans le vestiaire, alors qu’il reste 19 matchs à disputer et des déplacements chez tous leurs rivaux. « Le risque, ce sont des petits signaux de changement dans le relationnel, l’attitude », dit Bruno Irles.
Une sorte de nouvelle saison commence, mais ils sont armés.