8 h 15. C’est l’heure d’aller en cours au groupe scolaire Gutenberg, à Strasbourg. Pas de stress, de coups de klaxon, ou de défilé de voitures : pour cause, les bornes positionnées de part et d’autre de la rue interdisent l’accès des voitures aux horaires d’entrée et de sortie des élèves. Un soulagement pour les parents et les enfants, qui peuvent arriver paisiblement à pied ou à vélo, sans avoir à garder à l‘œil le trafic routier.
24 rues scolaires ont ainsi été déployées en cinq ans par la municipalité écologiste, alors qu’elles se comptaient sur les doigts de la main auparavant. « C’est une demande forte des parents et des enseignants », confirme Sophie Dupressoir, conseillère municipale.
C’est un projet qui s’intéresse aux usagers les plus vulnérables : les enfants.
Environ 12 800 élèves profitent désormais de ce dispositif qui place Strasbourg parmi les villes françaises les plus ambitieuses en la matière : « C’est un projet qui s’intéresse aux usagers les plus vulnérables : les enfants. Les études démontrent qu’ils ne peuvent jauger la vitesse d’une voiture comme un adulte. C’est aussi une amélioration de la qualité de l’air, la pollution étant quatre fois plus élevée aux abords des écoles. Et puis ça rajoute également de la convivialité : les parents ont le temps de se rencontrer et d’échanger. »
« Un dispositif souple »
Des compromis sont cherchés également avec des riverains qui manifestent des réticences, comme c’est le cas actuellement d’un projet en cours devant une école privée du centre-ville. « On reste attentif aux retours des habitants pour réajuster. C’est un dispositif souple. On pérennise généralement au bout de quatre à six mois en fonction des remontées du terrain », assure l’élue. La mairie prend en compte par exemple la présence de garages privés, qui demeurent accessibles aux résidents à toute heure. « Au final, c’est le projet que je mène qui est le plus plébiscité », résume la conseillère municipale.
Les modalités sont étudiées au cas par cas par la direction des espaces publics et naturels (DEPN) : fermeture partielle avec barrières pivotantes actionnées par un agent ou par des bornes automatiques, voire piétonnisation définitive de l’espace. C’est le cas dans le quartier de l’Esplanade : « La rue devant l‘école a été totalement végétalisée et piétonnisée. On y a tracé une marelle et une piste d’athlétisme, qui est devenue une extension de la cour. Une étude de satisfaction par un cabinet indépendant a donné un taux de 82 % de satisfaction, avec 21 % des parents qui ont modifié leurs habitudes pour passer de la voiture au vélo. »