Des responsables ukrainiens, américains et européens se retrouvent en Suisse, dimanche 23 novembre, pour discuter du plan de Donald Trump pour l’Ukraine, qui fait craindre à Kiev une capitulation forcée mais ne constitue pas, selon Washington, une offre finale. L’administration américaine le présente désormais comme « un cadre pour des négociations », qui vise à mettre fin à presque quatre ans de conflit.

Salué par le président russe Vladimir Poutine, le texte reprend plusieurs exigences clés de Moscou. Il offre cependant des garanties de sécurité occidentales à Kiev pour prévenir toute nouvelle attaque russe, se défendent les États-Unis. Le plan a provoqué un branle-bas de combat chez des alliés européens de l’Ukraine, qui ont multiplié les contacts et réclamé de nouvelles négociations les impliquant, ainsi que Kiev.

Pas « une liste de souhaits russes », défend Rubio

Donald Trump avait donné jusqu’au 27 novembre à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre mais, samedi, le milliardaire républicain a répondu « non » à la question de savoir si son plan constituait sa « dernière offre » pour régler le conflit.

Ce texte « présente un cadre solide de négociations. Il se fonde sur des éléments fournis par la partie russe mais également sur des apports de l’Ukraine », a complété son chef de la diplomatie, Marco Rubio, sur X. Il a ainsi démenti avoir déclaré à des sénateurs américains, comme l’affirmaient plusieurs élus, que le plan ne constituait pas la position américaine mais « une liste de souhaits russes ».

Marco Rubio est attendu dimanche à Genève, avec l’émissaire spécial de Donald Trump, Steve Witkoff, pour des discussions avec les Ukrainiens et les Européens. Ils rejoindront le secrétaire à l’Armée, Daniel Driscoll. La délégation ukrainienne sera menée par le bras droit de Volodymyr Zelensky, le chef de la présidence Andriï Iermak. Côté européen, les conseillers à la sécurité nationale des dirigeants français, allemand, britannique et italienne prendront part aux discussions à Genève.

Réunis au sommet du G20 à Johannesburg, 11 pays principalement européens ont estimé samedi dans une déclaration que le plan américain « requerra du travail supplémentaire », craignant qu’il ne laisse l’Ukraine « vulnérable à de futures attaques ». Le président français Emmanuel Macron a annoncé une réunion mardi en visioconférence des pays soutenant l’Ukraine. Selon lui, sans « éléments de dissuasion, les Russes reviendront ».

Pour Kiev, « difficile de dire non », dit l’émissaire américain

Vladimir Poutine a assuré que le texte américain « pouvait servir de base à un règlement pacifique définitif » du conflit lancé en février 2022, se disant prêt à une « discussion approfondie de tous les détails » du texte.

Sous pression, le dirigeant ukrainien a assuré vendredi qu’il allait proposer des « alternatives » à se interlocuteurs américains. L’émissaire américain sur l’Ukraine, Keith Kellogg, a qualifié samedi soir ces propos de « posture » à destination de l’opinion ukrainienne, tout en reprenant la qualification de « cadre » pour le plan.

« Il y a des éléments qui doivent être codifiés et expliqués un peu plus en détail, mais nous y sommes presque », a-t-il déclaré sur Fox News, se disant convaincu qu’il devenait pour Kiev « difficile de dire non vu les garanties de sécurité » prévues par le texte.