NOUS Y ÉTIONS – Bruno Solo et Yvan Le Bolloc’h, accompagnés de leurs acolytes, ont tourné une nouvelle fiction en deux épisodes pour M6, inspirée de leur célèbre série.

En ce mercredi d’octobre, le froid et le brouillard ont envahi le cimetière de Liège en Belgique, où se tourne le prochain prime time de Caméra café . Un « action ! » dynamique vient troubler le calme du lieu. Bruno SoloYvan Le Bolloc’h et Jeanne Savary avancent alors d’un pas lent, cercueil sur l’épaule et sourires en berne. « Coupez ! Très bien celle-là, c’est la meilleure ! », s’enthousiasme Raphaël Lenglet, réalisateur de ce double épisode (2 x 45 min) inédit.

Une fois la scène terminée, les rires fusent et tout le monde se précipite vers le retour écran afin de découvrir le rendu. « Le rythme est bon », acquiesce Bruno Solo affublé d’une veste floquée Oobsek, entreprise de pompes funèbres version Uber. Son personnage, le mythique Hervé Dumont, y travaille avec son compère Jean-Claude Convenant… faute de mieux.

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« Ils ont 62 ans et se sont fait virer de leur dernier boulot. Ils n’ont pas suffisamment de trimestres et essayent de trouver du travail. Comme ils sont incapables, escrocs et filous, ils se font virer sans arrêt et les postes sont de moins en moins gratifiants », explique le comédien pour retracer le scénario écrit, comme toujours, par les frères Apergis et Fred Le Bolloc’h, avant de prendre une photo du décor. « On se croirait dans un film de Terence Fisher… », lance-t-il.

À ses côtés, Yvan Le Bolloc’h, droit comme un i dans son costume, lisse son brushing. Dans l’épisode, son personnage trouve l’amour et prend donc désormais particulièrement soin de lui. « Ça l’amène à découvrir de nouveaux horizons, donc c’est intéressant car cela permet d’apporter des nuances », explique l’intéressé.

Libre cours à l’improvisation

Dans leur chemin escarpé vers la retraite, Hervé et Jean-Claude croisent certains de leurs anciens collègues à l’instar de Maéva (Armelle), Philippe (Alain Bouzigues), Nancy (Shirley Bousquet) ou encore Jeanne, incarnée par Jeanne Savary. Assise sur une tombe et coiffée d’un chapeau à voilette, cette dernière répète son texte avec ses partenaires. Leur complicité saute aux yeux. « On a beaucoup bossé ensemble et il y a une espèce d’alchimie entre nous. Et puis, ils me font rire. La liberté que nous avions pendant les tournages me manque. On travaillait dur mais on avait le désir de prendre du plaisir et de s’amuser », nous confie-t-elle entre deux prises.

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Alors qu’elle fond en larmes pour les besoins d’une scène, Raphaël Lenglet lui suggère une idée. « Tu devrais te moucher dans la voilette », conseille le héros de Candice Renoir et réalisateur de En famille. Une fois n’est pas coutume, Bruno Solo lui a confié son « bébé », faute de temps mais en connaissance de cause. « Je suis un réalisateur assez classique. J’ai des idées mais je mets surtout en scène. Raphaël, lui, a des trouvailles originales, des plans burlesques dans un esprit bande dessinée. Pour moi, ça devait être lui et personne d’autre », analyse Solo.

Il faut dire que Raphaël Lenglet a une histoire particulière avec Caméra Café. « Quand j’avais 22 ans, j’avais envoyé deux sketchs spontanément qui ont été retenus. J’ai donc débuté comme scénariste avant de décrocher un rôle. C’est joli de boucler la boucle 25 ans plus tard… », admet celui qui, pendant le mois de tournage en Belgique a laissé libre cours à l’improvisation des comédiens.


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Un opus particulièrement réussi, selon Bruno Solo. « On tient peut-être le meilleur film de la série sur les quatre déjà sortis, le plus féroce aussi », note celui qui a choisi de parler des retraites, de l’emploi et de l’actualité en caricaturant le monde du travail avec des outrances. Comme toujours. « L’humour féroce et la comédie sociale font partie de notre ADN », conclut Yvan Le Bolloc’h.