Démentir tout avantage donné à Vladimir Poutine. Alors que trois sénateurs américains affirment que le plan de règlement du conflit en Ukraine est complètement favorable aux intérêts russes, le chef de la diplomatie américaine se veut ferme : «La proposition de paix a été rédigée par les Etats-Unis», a contesté Marco Rubio sur X samedi 22 novembre. Peu avant lui, le porte-parole du département d’Etat avait critiqué les déclarations des élus comme étant «complètement fausses».

Ce texte «présente un cadre solide de négociations. Il se fonde sur des éléments fournis par la partie russe mais également sur des apports de l’Ukraine», a argumenté Marco Rubio. Or, d’après les trois élus du Congrès (le républicain Mike Rounds, l’indépendant Angus King et la démocrate Jeanne Shaheen. D’après eux) le secrétaire d’Etat leur aurait confié que le document ne correspond pas à la position officielle des Etats-Unis. Elle représenterait simplement un point de départ pour des discussions et inclurait une «liste de souhaits russe».

«Le secrétaire Rubio nous a appelés cet après-midi. Je pense qu’il nous a très clairement expliqué que nous sommes les destinataires d’une proposition qui a été transmise à l’un de nos représentants. Ce n’est pas notre recommandation. Ce n’est pas notre plan de paix», avait ainsi martelé le sénateur Rounds, en marge d’une réunion sur la sécurité au Canada.

Le document, publié par plusieurs médias dont l’AFP, reprend plusieurs exigences clés de la Russie. A savoir que l’Ukraine lui cède des territoires, accepte de réduire la taille de son armée et renonce à intégrer l’Otan. Il offre cependant des garanties de sécurité occidentales à Kiev pour prévenir toute nouvelle attaque russe.

Les déclarations des sénateurs ne vont pas rassurer les Européens sur le plan américain. 28 points censés mettre fin à près de quatre ans de conflit provoqué par l’invasion russe. Marc Rubio a d’ailleurs atterri ce dimanche matin à Genève, avec l’émissaire spécial de Donald Trump, Steve Witkoff, pour des discussions avec les Ukrainiens et les Européens. Les conseillers à la sécurité nationale des dirigeants français, allemand, britannique et italienne y prendront part.

Donald Trump avait donné jusqu’au 27 novembre, jour de la fête de Thanksgiving, à Volodymyr Zelensky pour donner sa réponse aux solutions proposées. Mais il a aussi fait savoir samedi, en répondant à une question, que ce plan de règlement ne serait pas «sa dernière offre». «D’une manière ou d’une autre, nous devons y mettre fin», a déclaré le président devant la presse, sans toutefois donner davantage de détails.