Sous la baguette de Dina Gilbert, l’Orchestre national d’Île-de-France invite à un tour du monde des rythmes de danse, avec la trompette de Pacho Flores et un certain tropisme latino qui apporte un peu de chaleur avant les fêtes de fin d’année.

La fascination pour les couleurs hispaniques remonte au XIXème siècle, et l’opéra Carmen de Bizet, dont Guiraud a tiré deux suites orchestrales, en est l’exemple le plus célèbre. À la même époque, Borodine fait chanter les steppes d’Asie centrale dans les Danses polovtsiennes extraites du Prince Igor. Les neuf numéros des Danses symphoniques que Bernstein a tirées de West Side Story condensent toute la palette métissée de sa plus célèbre comédie musicale. Le clarinettiste et saxophoniste cubain Paquito D’Rivera, grand nom actuel du latin jazz, est un autre exemple d’éclectisme stylistique. Pour le trompettiste Pacho Flores, il a écrit un Concerto Venezolano qu’il a enregistré pour Deutsche Grammophon. Formé par El Sistema, le soliste vénézuélien, invité du programme dirigé par Dina Gilbert, interprète également une de ses propres compositions, une chanson sans paroles, Morocota. Quant au Danzon n°2 de Marquez, désormais au répertoire d’orchestres toujours plus nombreux, il transforme un rythme traditionnel en une sorte d’irrésistible hymne à la culture mexicaine contemporaine.

 

Gilles Charlassier