Dans les prochaines semaines, le niveau de protection face aux loups doit augmenter dans quelques communes des Ardennes. Cela doit permettre le remboursement de mesures de protection mais aussi obliger les agriculteurs à mettre deux mesures en place, au lieu d’une aujourd’hui, pour être indemnisés.

Après plusieurs attaques de loups dans les Ardennes, certaines communes vont maintenant être classées en « cercle 1 », système de classification adapté aux risques. Ce changement ouvre droit à plus d’aides pour mettre en place des systèmes de protection mais oblige aussi les agriculteurs à en installer deux afin d’être indemnisés en cas d’attaques.

Parmi les options proposées, grillages électriques, chien de protection et gardiennage, deux doivent donc être choisies par les éleveurs. Elles ne sont cependant pas adaptées aux élevages ardennais pour Bruno Miser, éleveur à Blanchefosse-et-Bay et vice-président des éleveurs de moutons des Ardennes. « En alpage, vous avez une seule troupe de moutons, explique-t-il. Chez nous, c’est quatre ou cinq troupes dans chaque ferme donc il va falloir multiplier les moyens de protection. »

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28 attaques imputables au loup depuis le début de l’année

Autre problème pour l’éleveur, le coût de ces mesures. Bruno Miser a estimé à environ 17 000 euros l’installation d’un grillage électrique sur son exploitation. « Certes, c’est en partie pris en charge par l’État mais il faut monter ce grillage, l’entretenir, avancer l’argent », déplore l’éleveur. « Les premiers arrêts d’élevages ont déjà eu lieu et on est qu’au début de la problématique du loup dans les Ardennes. » Avec le reste de la fédération des éleveurs de moutons des Ardennes, l’éleveur a demandé à reporter les projets d’installation de jeunes éleveurs pour ne pas « conduire des gens dans le mur ».

Plus que des contraintes pour les éleveurs, Bruno Miser reproche une mauvaise communication avec la préfecture du département. « On a décidé de faire une étude de vulnérabilité territoriale, pour que ça coute moins cher et qu’on y passe moins de temps. Depuis six mois, on lutte pour la faire valider, on va nous reprocher jusqu’aux fautes d’orthographes. » À l’issue d’une réunion avec de nombreux élus, les éleveurs ont aussi envoyé une lettre au préfet afin d’alerter sur la situation, une lettre toujours sans réponse.

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Depuis le début de l’année, la préfecture des Ardennes a dénombré 28 attaques dans lesquelles le rôle du loup n’a pas pu être écarté. En mai 2025, 76 communes des Ardennes ont été classées en zone de cercle 2. Le reste du département est classé en niveau 3.

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