Aujourd’hui, direction les berges du Rhône pour notre émission Café Climat sur BFM Lyon. Pour découvrir la phytoépuration. Un dispositif qui permet de filtrer naturellement les eaux usées des familles habitant sur l’eau.
85 familles lyonnaises ont la chance d’être des gens d’à bord. En clair, des hommes et des femmes qui vivent sur le Rhône ou sur la Saône… Vivre près de la faune sauvage est tout à la fois un bonheur et une contrainte. En règle générale, les « gens d’à bord » sont respectueux de l’environnement. On dit même qu’à bord de leurs péniches, ils sont les gardiens de la rivière ou du fleuve.
Leurs déchets sont ainsi triés, collectés. Les familles et les associations se mobilisent chaque année pour effectuer bénévolement un nettoyage des berges… Mais sur une péniche, comme dans votre appartement ou votre maison, il y a… un évier, une douche, des wc. Or, sur une péniche il n’y a pas de raccordement au réseau d’assainissement. Donc les eaux grises ou les eaux brunes sont, la plupart du temps relâchées dans la nature.
Ecoutez aussi : Ek eau : un bateau à énergie positive amarré à Lyon
Tester la phytoépuration pour être encore plus vertueux
Alors VNF (Voies Navigables de France) a décidé de faire un test sur deux péniches habitées : Friponne sur la Saône et Balthazar sur le Rhône.
Pour Christophe WENDLING, Directeur territorial Rhône Saône de VNF : « »Aujour’hui, il n’y a pas de réglementation claire…. cette expérimentation va permettre da savoir si la phytoépuration est efficace. Avec un bon niveau d’épuration à la sortie… On veut aussi savoir si ce disposition est exploitable sur le Rhône et la Saône. Deux cours d’eau qui connaissent des crues fréquentes »
Regardez l’émisssion
Café Climat : le test de la phytoépuration sur les péniches
La phytoépuration est une épuration par action bactérienne… Concrètement on installe une petite barge entre la péniche et le cours d’eau, ça ressemble à un petit ponton très discret sur lequel on va même faire pousser des roseaux. L’expérimentation va durer un an. Plusieurs entreprises sont associées à cette expérience. C’est un traitement parfaitement naturel. Comme nous l’explique Edwige Le Douarin, dirigeante de la société Aquatiris.
Ecoutez aussi : Piscine naturelle : des analyses de l’eau à Albigny
Un filtrage des eaux naturel
« A l’intérieur, on va trouver un massif de granulat. Des gravillons, des graviers, du sable… Dans lequel on plante des roseaux. Leurs racines sont favorables au développement de bactéries. Ces bactéries se nourrissent de nos déchets. A la sortie, les eaux épurées peuvent regagner le milieu naturel«
La phytoépuration est un process déjà connu et éprouvé pour traiter les eaux d’une maison. Reste à vérifier l’efficacité d’un tel process sur les eaux d’une rivière ou d’un fleuve.
Geneviève Brichet
Pour Geneviève Brichet, propriétaire du BALTHAZAR amarré sur Rhône en aval du pont Morand : « Notre slogan (le Collectif Les Péniches de Lyon) c’est « Protégeons l’eau qui nous accueille« … on est donc très satisfait de tout ce qui peut contribuer à diminuer notre impact ».
Aucune réglementation n’impose, pour l’heure, ce type d’équipement… Pour autant, il y a quelques mois, le maire de Lyon, Grégory Doucet, annonçait vouloir créer des lieux de baignade naturels… En particulier, au niveau de la darse Confluence.
Ecoutez aussi : Lyon : se baigner dans la darse Confluence sera possible en 2027
Barge de phytoépuration amarrée à la Friponne
La question de la baignabilité du Rhône et de la Saône
« Puisqu’on travaille de plus en plus sur la baignabilité, il ne faut pas rajouter de la pollution. Alors que l’on demande beaucoup aux entreprises… Les bateaux-logement doivent aussi faire des efforts. Les dispositifs testés ici (phytoépuration) sont coûteux. Mais les couts deviendront tout à fait raisonnables si le législateur venait à imposer l’épuration à toutes les péniches » explique Pierre ATHANAZE, vice président de la Métropole de Lyon, chargé de l’Environnement
Pour cette expérimentation, c’est un cout de 120 000 euros. Mais le prix d’un tel équipement baissera le jour où il sera fabriqué en série,
L’autre solution serait d’installer des citernes sur chaque péniche. Et ainsi de faire récupérer ces eaux grises et brunes à l’aide d’un bateau pour une démarche totalement écoresponsable. Une solution couteuse et contraignante…
Ecoutez aussi : Avec le Navigône, on peut être matelot sur le réseau TCL…
émission Café Climat du jeudi 20 novembre 2025
J’aime ça :
J’aime chargement…
Articles similaires
Pionnier des radios libres, passionné de radio, journaliste et dirigeant de médias éco-responsables..