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Un an à peine après sa prise de fonction, Jacques Witkowski quitte Strasbourg pour rejoindre Marseille et lutter contre le narcotrafic, en tant que préfet des Bouches-du-Rhône et de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Son remplaçant ? Amaury de Saint-Quentin, ancien préfet de Bretagne. Un profil atypique, puisqu’il vient d’abord du monde de la politique. Présentation.

Un an et puis s’en va : on ne parle pas du mercato du Racing Club de Strasbourg et de ses joueurs éphémères, mais bien de celui des préfets du Bas-Rhin et de la région Grand Est. En effet, après un an dans notre région, Jacques Witkowski est depuis le 19 novembre dernier à la tête de la préfecture des Bouches-du-Rhône et de la région Paca.


Il aura comme mission de lutter contre le narcotrafic, qui a récemment frappé Marseille avec le meurtre de Mehdi Kessaci, frère d’Amine Kessaci, figure du militantisme contre le trafic de drogue et candidat aux législatives 2024 sous le NFP.

En Alsace, Jacques Witkowski restera dans les souvenirs principalement pour avoir envoyé des courriers à des parents de mineurs interpellés pour des violences urbaines fin 2024. Cela, alors même que les jeunes concernés n’étaient pas encore jugés et donc restaient présumés innocents selon Rue89 Strasbourg.

Jacques Witkowski Jacques Witkowski. © Anthony Jilli / Pokaa

Drones, Australie et engagement politique à droite : Amaury de Saint-Quentin, un préfet au profil atypique

Pour le remplacer, le choix s’est porté sur Amaury de Saint-Quentin, auparavant préfet de Bretagne où il n’aura passé qu’un an. Avant d’entamer une longue carrière en préfecture dans toute la France [le Grand Est sera son 9e poste de préfet depuis 2008, ndlr], Amaury de Saint-Quentin a surtout été un homme engagé en politique, et toujours à droite, entre le RPR et l’UMP.

Né en Australie en 1960 le jour du réveillon de Noël, il devient à 30 ans chargé de mission au cabinet de Jacques Toubon à la mairie du 13e arrondissement de Paris. En 1993, il continue son travail de chargé de mission, mais cette fois-ci au cabinet d’Édouard Balladur, alors Premier ministre. Deux ans plus tard, il est chef de cabinet du secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur, Jean de Boishue. Il est également trésorier de la campagne de Jacques Chirac en 2002.

Amaury de Saint-Quentin préfet_LIBRE_DE_DROITS © EnzoCorse – CC BY-SA 4.0 / Capture d’écran

Après une carrière politique dans le département de l’Orne, où il a été conseiller général et maire de Putanges-Pont-Écrepin (Normandie), il rejoint le cabinet de Michèle Alliot-Marie au ministère de la Défense en 2002, puis la suit en 2007 au ministère de l’Intérieur. Ce n’est qu’en 2008 qu’il démarre sa carrière de préfet en Ardèche, démissionnant de toutes ses fonctions électives.

Travaillant ensuite à la Réunion, en Guadeloupe, au Val-d’Oise, en Corse, son dernier poste était en Bretagne, où il s’est notamment fait connaître pour son usage répété des drones contre le narcotrafic. Tous les mois, un arrêté préfectoral autorisait en effet le survol par drone de certains quartiers de Rennes. Des arrêtés attaqués par la Ligue des droits de l’Homme, mais jamais annulés par le tribunal.

Si la date de prise de fonction n’est pas encore connue, Amaury de Saint-Quentin va vite rentrer dans le bain, avec son premier marché de Noël.