“Des retards ‘inexcusables’ liés à la pandémie ont coûté la vie à 23 000 personnes.” C’est la une accusatrice du journal The Times ce vendredi 21 novembre, après la publication du rapport de l’enquête sur la gestion du Covid-19 au Royaume-Uni, accompagnée d’une photo où Boris Johnson, Premier ministre à l’époque, affiche un air contrit.

Le rapport affirme que ces morts étaient “évitables”. Selon les modélisations citées, un confinement imposé autour du 16 mars au lieu du 23 mars 2020 aurait réduit le nombre de décès de la première vague de “48 %, soit 23 000 décès en moins”. Boris Johnson est critiqué pour n’avoir pas pris en compte “la catastrophe qui menaçait le Royaume-Uni”, ce qui équivaut à des manquements jugés “inexcusables”.

“Des cicatrices durables sur la société”

La baronne Hallett, juge britannique de haut rang et présidente de l’enquête publique sur la gestion de la pandémie, dépeint une politique sanitaire minée par “une culture de la peur, de la méfiance mutuelle et de la suspicion”, instaurée par Dominic Cummings, ancien stratège du Brexit et conseiller spécial de Boris Johnson à Downing Street. Selon elle, Dominic Cummings aurait “empoisonné l’atmosphère et sapé l’autorité du Premier ministre”. Le rapport décrit un fonctionnement “toxique, sexiste et chaotique” dans lequel “les voix les plus bruyantes l’emportaient”, au détriment d’une prise de décision cohérente.

Si les confinements ont “sans aucun doute” sauvé des vies, le rapport souligne qu’ils ont aussi “laissé des cicatrices durables sur la société”, interrompu l’enfance des petits Britanniques, creusé les inégalités et pesé lourdement sur la santé mentale de la population. La juge Hallett prévient que, “si des leçons ne sont pas tirées et des changements fondamentaux instaurés, le coût humain et financier de la pandémie aura été vain”.

Les familles endeuillées accusent Boris Johnson d’avoir “constamment tardé à agir, ignoré les avis et privilégié sa réputation politique au détriment de la sécurité du peuple”. Dominic Cummings a rejeté ces conclusions, jugeant qu’il s’agissait d’“un mélange d’inspecteur Clouseau, de dissimulations et de réécriture de l’histoire”.

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