La fédération du Parti socialiste de Gironde « appelle à la résistance et à la mobilisation » contre la tenue de la cinquième édition de la Nuit du bien commun de Bordeaux », le 10 décembre au Palais de la Bourse et dénonce « une entreprise idéologique qui cherche à banaliser l’extrême droite ».

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C’est un événement qui cristallise les tensions dans tous les endroits où il est organisé. À son tour, la fédération du Parti socialiste de Gironde « appelle à la résistance et à la mobilisation » contre ce qu’elle qualifie d' »offensive culturelle et idéologique coordonnée » face à la tenue de la cinquième édition de la Nuit du bien commun de Bordeaux, le 10 décembre prochain, au Palais de la Bourse. Cet événement caritatif, organisé dans plusieurs grandes villes françaises, a été cofondé par le milliardaire conservateur catholique et soutien de l’extrême droite, Pierre-Edouard Stérin.

Le milliardaire français Pierre-Edouard Stérin est aujourd'hui au coeur de plusieurs enquêtes qui démontrent son implication dans le développement de l'extrême droite en France.

Le milliardaire français Pierre-Edouard Stérin est aujourd’hui au coeur de plusieurs enquêtes qui démontrent son implication dans le développement de l’extrême droite en France.

© FTV

« La fédération de Gironde du Parti socialiste appelle les associations, entreprises et institutions invitées à ne pas se laisser instrumentaliser », écrit le Parti socialiste. « Prendre part à la Nuit du bien commun, c’est offrir une caution à une entreprise idéologique qui cherche à banaliser l’extrême droite et à fracturer notre société ».

L’objectif est de lever des fonds privés pour des associations locales sélectionnées au préalable, centrées autour de la réinsertion, le soutien des familles d’enfants handicapés ou encore dans la lutte contre la précarité. Les membres de projets associatifs ont quelques minutes pour présenter leur projet, devant une foule de personnes munies de panneaux indiquant ensuite leurs promesses de dons.

C’est une façon déguisée de créer des réseaux entre des personnes qui se réclament d’une idéologie d’extrême-droite et de faire élire des maires dès 2026.

Nathalie Lanzi

Secrétaire fédérale du Parti socialiste des Deux-Sèvres

Pour le Parti socialiste, l’événement philanthropique porte la trace de l’idéologie de Pierre-Edouard Stérin qui « vise à défendre un projet politique plus global » et « supprimer toute forme de solidarité au niveau de l’État et des collectivités pour retourner à l’ère de la charité et de l’aumône ! ».

Sur son site, la Nuit pour le bien commun se définit comme un évènemnet « aconfessionnel et apolitique ». « La Nuit du bien commun n’est en aucune manière engagée par les prises de paroles ou les initiatives de ceux qui en sont à l’origine », peut-on lire dans une Foire aux Questions. Ces soupçons autour des véritables intentions de ces événements découlent de la révélation en 2024 par le journal l’Humanité de l’existence du plan de financement Périclès. Acronyme pour « Patriotes enracinés résistants identitaires chrétiens libéraux européens souverainistes », il vise à amener l’extrême droite au pouvoir en France et à mener une bataille culturelle.

C’est loin d’être la première fois qu’un événement ou qu’une initiative, soutenue par le milliardaire fondateur de l’entreprise Smartbox, crée d’importantes oppositions politiques et militantes en France et en Nouvelle-Aquitaine. Le 24 septembre dernier, à Benon en Charente-Maritime, de nombreuses voix s’étaient élevées pour dénoncer une autre édition de La Nuit du bien commun. « Pour nous, c’est une façon déguisée de créer des réseaux entre des personnes qui se réclament d’une idéologie d’extrême-droite et ensuite de faire élire des maires dès 2026 », avait alerté Nathalie Lanzi, la secrétaire fédérale du Parti socialiste dans les Deux-Sèvres.

 Le 24 septembre dernier, à Benon en Charente-Maritime, de nombreuses voix s'étaient élevées pour dénoncer une autre édition de "La Nuit du Bien-Commun".

Le 24 septembre dernier, à Benon en Charente-Maritime, de nombreuses voix s’étaient élevées pour dénoncer une autre édition de « La Nuit du Bien-Commun ».

© XAVIER LEOTY / MAXPPP

Si le milliardaire s’est retiré de ses fonctions de gouvernance en début d’année, il est toujours mécène de l’événement via son fonds pour le bien commun, selon le média Politis.