France 2
Boualem Sansal, pour sa première apparition médiatique depuis sa libération le 12 novembre, a été interrogé ce dimanche 23 novembre au 20 Heures de France 2 sur Bruno Retailleau.
Des mots pas tendres pour le patron des Républicains. Boualem Sansal, pour sa première apparition médiatique depuis sa libération le 12 novembre, a été interrogé ce dimanche 23 novembre au 20 Heures de France 2 sur les coulisses de sa libération obtenue grâce à l’Allemagne. L’écrivain franco-algérien s’est aussi exprimé sur la méthode du gouvernement français, et notamment celle de l’ancien ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.
Si Boualem Sansal affirme que Bruno Retailleau est son « ami », l’auteur qui a été gracié par le président algérien Abdelmadjid Tebboune explique qu’il a aussi été d’une « certaine manière » un obstacle à sa libération.
Après sa libération de prison, l’écrivain polémiste de 81 ans et Bruno Retailleau ont échangé au téléphone, avait appris BFMTV. Les deux hommes se connaissaient en effet avant l’incarcération de Boualem Sansal le 16 novembre 2024. Ce dernier avait été condamné en Algérie à cinq ans de prison notamment pour « atteinte à l’unité nationale ».
Une « méthode brutale » réfutée par Bruno Retailleau
« On s’est appelé (…) on va se voir dans les prochains jours », a ajouté Boualem Sansal ce dimanche sur France 2.
« Vous ne considérez pas qu’il a été un obstacle quand il était ministre de l’Intérieur à votre libération ? », l’interroge ensuite le présentateur Laurent Delahousse. L’écrivain hésite quelques secondes avant de répondre : « je pense que d’une certaine manière oui, car il offrait à Alger l’occasion de réagir [en disant ] : “regardez c’est notre ennemi, il nous déteste” ». « Mais avec ou sans Bruno Retailleau, [le pouvoir algérien] aurait réagi de la même manière », temporise néanmoins l’écrivain.
L’écrivain franco-algérien estime d’ailleurs que d’autres membres du gouvernement, comme le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, ont tenu un « discours diplomatique ».
Crise diplomatique
Interrogé dans Le Parisien, Bruno Retailleau s’est félicité ce dimanche de la libération de Boualem Sansal tout en balayant les critiques sur sa « méthode brutale » avec Alger. « Fallait-il accepter que l’Algérie ne respecte pas l’accord de 1994 selon lequel chaque pays doit reprendre ses OQTF sur son territoire ? Au nom de quoi un pays comme la France devrait accepter d’être humilié ? », a-t-il justifié.
Paris et Alger sont embourbés dans une crise déclenchée fin juillet 2024 lorsque le président français Emmanuel Macron a apporté son soutien total à un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, revendiqué depuis 50 ans par les indépendantistes du Polisario soutenus par Alger.
Après des mois de relation gelée entre la France et l’Algérie, marqués par l’arrêt total de la coopération migratoire, le départ de Bruno Retailleau du gouvernement puis la grâce accordée par Alger à l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal ont entrouvert la voie à une potentielle détente.