Il a commencé par une entrée anonyme dans un collectif étouffé sous la puissance sud-africaine, mais Nicolas Depoortere a saisi sa chance lors des deux matchs suivants : un doublé contre les Fidji, un autre contre l’Australie, de la puissance avec le ballon et un bel impact défensif. Celui qui est « l’un des meilleurs centres du Top 14 », dixit son manager à l’UBB Yannick Bru, est peut-être le grand gagnant de cette tournée où, à 22 ans, il voulait enfin prendre du temps de jeu. Mission accomplie.

Il a commencé par une entrée anonyme dans un collectif étouffé sous la puissance sud-africaine, mais Nicolas Depoortere a saisi sa chance lors des deux matchs suivants : un doublé contre les Fidji, un autre contre l’Australie, de la puissance avec le ballon et un bel impact défensif. Celui qui est « l’un des meilleurs centres du Top 14 », dixit son manager à l’UBB Yannick Bru, est peut-être le grand gagnant de cette tournée où, à 22 ans, il voulait enfin prendre du temps de jeu. Mission accomplie.

Le crédit de Charles Ollivon était déjà très élevé. Restait à savoir comment il encaisserait le retour au niveau international après sa longue absence. Sa prestation en deuxième ligne contre les Fidji et son début de match en flanker face aux Australiens (avant une sortie sur commotion) a confirmé ses bonnes aptitudes. Julien Marchand a profité de l’absence de Peato Mauvaka pour retrouver le costume de titulaire au talon et a sorti trois prestations solides. Son remplaçant Maxime Lamothe, fiable lors de ses trois entrées, a réussi ses débuts en Bleu.

Oscar Jegou est l’homme à tout faire, le couteau suisse dont un staff adore disposer. Une entrée tonique contre les Boks, une autre (passée en bonne partie au centre) hyperactive le week-end suivant, et une sortie de banc dans la même lignée pour conclure : le Rochelais a été au rendez-vous. Kalvin Gourgues a lui aussi été ponctuel : en dix minutes tranchantes face aux Wallabies, il a envoyé un message. Le jeune centre toulousain (20 ans) est la nouvelle valeur en hausse.

2 Ils ont perdu des points ou ont déçu

Difficile de passer à côté du cas Romain Ntamack, qui a un peu mieux fini mais qui n’a pas chassé l’impression beaucoup trop mitigée née de ses deux premières prestations sans relief ni impact. L’ouvreur se réjouissait d’aborder une tournée de novembre à 100 % physiquement mais, derrière un pack il est vrai trop souvent bousculé, il n’a pas pesé. Il reste, malgré tout, incontournable aux yeux de Fabien Galthié. Mais il devra monter le curseur lors du Tournoi.

Gaël Fickou, bien qu’utilisé avec soin par le Racing en vue de cette tournée, n’a pas suffisamment pesé contre les Boks (aucun plaquage) et les Australiens (trois mètres parcourus). La concurrence au poste est de plus en plus dense. Il a pour lui un énorme vécu et un statut de leader dans le vestiaire. Au centre toujours, Émilien Gailleton a vécu une tournée cruelle : réserviste pour le premier match, il ne joue qu’un quart d’heure face aux Fidji, le temps de subir un violent cadrage-débordement et une commotion. Son potentiel et son niveau en club ne trouvent pas encore de prolongement en sélection.

Il a un temps été considéré comme l’un des meilleurs finisseurs du monde. Cette époque est révolue tant Romain Taofifenua peine à faire des différences en sortie de banc. Il passe complètement à côté lors de sa titularisation contre les Fidji. Derrière Emmanuel Meafou, pas brillant lors de ses deux titularisations (de la puissance, mais trop d’errements notamment en défense et sur la discipline), le vivier français en 5 est très limité. Et ce n’est pas l’exemple Posolo Tuilagi, revenu de la coupure en surpoids à Perpignan et de nouveau blessé, qui prouve le contraire…

À la mêlée, Nolann Le Garrec (premier match) et Maxime Lucu (les deux suivants) ont chacun joué derrière des packs dominés la plupart du temps. Le Bordelais a attendu la seconde période contre l’Australie pour retrouver son dynamisme habituel. Régis Montagne (25 ans) continue sa découverte du très haut niveau, avec les limites qu’on lui supposait dans la répétition des efforts. Il n’y a pas mieux actuellement, en attendant le retour des blessés (Atonio, Falatea, Tatafu). Paul Boudehent est passé à côté du premier match, n’a pas eu l’occasion de se rattraper (commotion) et a vu d’autres joueurs bien s’en sortir. Mais il est installé dans le groupe.

3 Ils sont stables

Damian Penaud aurait pu figurer dans la catégorie des joueurs ayant perdu des points. Mais son doublé contre les Boks et sa grosse activité défensive, notamment devant les Fidji, rehaussent son bilan. Il aurait pu davantage dézoner. Attention à sa place de titulaire si Théo Attisogbe, convaincant lors du Tournoi et en Nouvelle-Zélande, revient bien de blessure à Pau… Sur l’autre aile, Louis Bielle-Biarrey a fini en fanfare après deux premières sorties très discrètes. Son profil supersonique le rend indispensable.

Thomas Ramos est toujours indéboulonnable à l’arrière… sauf s’il devait passer en 10. Le Toulousain n’a pas brillé, mais il a plusieurs fois pris le leadership du jeu à son compte, donné de la voix sur le terrain et été fiable face aux perches. Anthony Jelonch est le seul avant à avoir disputé les trois matchs en intégralité, ce qui en dit long sur le crédit dont il jouit, même s’il a moins bien fini que d’autres. Thibaud Flament n’a pas rayonné mais il est le meilleur à son poste.