Lormont, une ville près de Bordeaux, voit de plus en plus de bouteilles de protoxyde d’azote dans ses rues et même sous les balcons des immeubles. La mairie veut donc sensibiliser sa population la consommation du gaz hilarant, dangereuse pour la santé.
Le gaz hilarant, ce n’est pas drôle ! Et pourtant, la consommation de protoxyde d’azote séduit surtout la jeune génération. Notamment à Lormont, dans la métropole bordelaise, où les habitants signalent de plus en plus de bonbonnes dans les rues ou encore dans les buissons.
Initialement, ce sont des petites cartouches qu’on peut retrouver dans sa cuisine et qui servent à faire de la crème chantilly. Qu’on peut aussi voir en format XXL dans les centres médicaux, où elles sont utilisées pour endormir des patients avant une opération. Les adolescents détournent ces capsules pour une overdose de rire, sans prendre conscience des risques.
Des affiches et des ateliers pour informer
Dès ce lundi 24 novembre, Lormont lance une campagne de sensibilisation dans toute la ville. A commencer par des affiches placardées partout. « Sur les abribus, dans les centres médicaux, dans les commerces, sur le mobilier urbain : le but est que tout le monde les voit », détaille Magali Foroni, coordinatrice du Conseil local de la sécurité et de la prévention de la délinquance.
En plus des visuels, la Ville évoque des ateliers de sensibilisation. « On va organiser des cafés des parents pour expliquer ce qu’est le protoxyde d’azote parce qu’il y a des parents qui ne connaissent pas encore ce produit, et il y aura aussi des ateliers dans les collèges et les lycées de Lormont », précise Jannick Mora, adjointe au mairie chargée de la sécurité.
loading
Des habitants dépassés
Carole a justement vu des bouteilles de gaz hilarant en bas de chez elle il y a quelques jours. « J’étais avec ma fille de 6 ans, on faisait du vélo et tout d’un coup elle me dit « Maman, c’est quoi ça là-bas dans les buissons » et c’était deux bouteilles de protoxyde d’azote sous les balcons du premier étage », raconte-elle.
Des personnes qui ont consommé du gaz hilarant, Jeanne, aide soignante, en a vu passer dans sa clinique. Mais ça n’a pas empêché son propre fils, maintenant âgé de 25 ans, de s’enfiler des cartouches. « En boîte, avec des amis, il trouvait ça drôle et puis c’est à la mode… Mais j’avais beau lui dire, il n’arrêtait pas », sourit-elle.
Finalement, c’est seulement après avoir vu les conséquences que pouvait avoir une surconsommation de gaz hilarant (allant de la nausée à des pertes d’équilibre, voire arrêt respiratoire et troubles neurologiques, selon l’observatoire français des drogues et des tendances addictives) que le jeune homme a arrêté.
À écouter aussi