En 2023, l'OIP avait déjà demandé la réalisation de travaux dans les toilettes du quartier hommes

En 2023, l’OIP avait déjà demandé la réalisation de travaux dans les toilettes du quartier homme

Crédit : Activ Radio

Une remise à niveau urgente pour la prison de la Talaudière. Début Novembre, dans un référé-liberté, l’OIP avait alerté la justice sur l’état des conditions de détention dans cette maison d’arrêt. Sanitaires insalubres, fenêtres mal isolées, amoncèlement de déchets dans la cour de promenade. Des constatations qui s’appuient sur le rapport qu’avait fait la députée LFI Andrée Taurinya, lors de sa visite de la prison en juin dernier. Le tribunal administratif de Lyon a réagi il y a un peu plus d’une semaine en ordonnant 3 mesures de travaux d’urgence : la rénovation des fenêtres de trois cellules du quartier des femmes, le remplacement de bancs et d’abris dans les cours principales ainsi que l’installation de bancs dans la cour de promenade du quartier disciplinaire.

Des mesures refusées

Dans le quartier des femmes, les travaux des douches et des toilettes n’ont pas été retenus, malgré leur très mauvais état. Une décision que regrette Nicolas Ferran, responsable du pôle contentieux de l’OIP : « Les toilettes ne sont séparées du reste de la cellule que par une cloison d’1 mètre 40 de hauteur. C’est comme s’il n’y avait pas de cloison. Quand quelqu’un est sur le lit superposé, il peut voir à l’intérieur des toilettes ce que fait le codétenu. C’est une situation qui est vraiment insupportable. » Le référé-liberté déposé par l’association est efficace pour exiger la prise de mesures rapides, mais il limite le juge à des interventions strictement urgentes. L’OIP peut décider de faire appel de cette décision de justice si il estime que les mesures ne sont pas suffisantes. Il lui reste moins d’une semaine pour le faire.

Une surpopulation carcérale

La maison d’arrêt de la Talaudière est loin d’être la seule à être pointée du doigt pour la vétusté et l’insalubrité de ses infrastructures. Nicolas Ferran rappelle que l’usure des prisons en France est généralisée et surtout due à une surpopulation : « Les taux d’occupation en maisons d’arrêt, c’est plus de 165%. Des dizaines de milliers de personnes dorment dans des cellules vétustes à 3 dans 9m². Et un établissement surpeuplé, c’est un établissement où tout dysfonctionne. » L’OIP lance donc ce type de procédures en justice « pour essayer de contraindre l’Etat à prendre ses responsabilités et à engager des mesures qui payent. »