l’essentiel
C’est une piste mythique, théâtre de quelques-unes des plus belles joutes de l’histoire de la discipline. Le « Kuipke » ou « ’t Kuipke » de Gand, la baignoire en flamand, est un endroit hors du temps.
Les drapeaux de nos belles provinces flottent sur cette piste unique. Associé au Vendéen Lucas Menanteau, Mathieu Dupé, le Basque de Mayenne passé par l’Occitane, tente d’exploser le chrono du 500 mètres sur le tracé vertigineux, court, avec ces virages à pic si caractéristiques (52,5° quand même !), de l’écrin si souvent enflammé par Patrick Sercu. Il ne reste plus beaucoup de place au centre du vélodrome ou des milliers d’aficionados, on ne dit pas comme ça ici mais bon, se pressent et échangent des petits cartons contre des verres de bière. Il vaut mieux être belge ou plutôt flamand pour bénéficier du soutien entier de ce peuple de spécialistes plus chauvins, si c’est possible que nos supporters de rugby. Van Damme et Bertels profitent du soutien pour taper la paire française. Elia Viviani qui fait ses adieux, accorde une de ses dernières interviews, Lotte Kopecky sourit aux selfies. Le speaker fait monter la sauce dans toutes les langues.
Les 6 Jours de Gand, rescapés d’une tradition aujourd’hui presque oubliée font le plein une semaine par an. La saison dernière, Benjamin Thomas a été le premier Français à inscrire son nom au palmarès associé à Fabio Van den Bossche. Le Belge va garder son titre en compagnie, cette fois, de son compatriote Lindsay De Wilder. La paire s’est offert un tour d’avance dans le final pour devancer les très remuants Yoeri Havik et Jules Hesters et le duo Elia Viviani Jasper De Buyst. Avec le tout jeune Oscar Nilsson-Julien, le champion olympique tarnais se contente d’un sixième rang (Dupé et Menanteau finissent 3e des 6 Jours de l’avenir) après avoir signé quelques séquences spectaculaires comme son duel samedi soir lors de la course aux points avec le Belge Gianluca Pollefliet. Né à Bornem comme… Albert Sercu le père de Patrick, le coureur de Decathlon a résisté à la régularité du Vauréen toujours aussi inspiré dans sa lecture de la course. Parti en tête lors du dernier rush, « Ben » n’a pu éviter le retour de son adversaire au bout de la courte ligne droite…
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Un des premiers regards que l’on croise en pénétrant le temple du parc de la Citadelle, c’est celui du sprinter catalan Isaac Galvez représenté au-dessus de l’arc-en-ciel qu’il a porté deux fois pour ses titres à l’américaine. L’an prochain, les organisateurs vont célébrer le triste anniversaire de son accident mortel lors de l’édition 2006. L’équipier de Nicolas Portal et Mathieu Perget n’a pu être sauvé après avoir percuté les balustrades suite à un accrochage avec le Gantois Dimitri De Fauw. Trois ans plus tard dépressif, le Belge s’est donné la mort quelques heures après une septième place aux Six jours de Grenoble… La légende du Kuipke ou ‘t Kuipke, elle, ne mourra jamais. Chaque automne, les saucisses chaudes continueront à permettre aux fidèles de supporter au mieux les quantités de pintes nécessaires à la bonne compréhension des différentes tactiques mises en place par les écureuils rescapés d’une autre époque. Bénie évidemment…