Par
Jean-Marc Aubert
Publié le
24 nov. 2025 à 10h17
/ INFO MÉTROPOLITAIN /
L’information n’avait pas transpiré : l’hypothèse d’un acte de représailles est privilégiée par la police judiciaire, après le mitraillage nocturne de la porte d’un appartement dans le quartier Saint-Martin, à Montpellier, dans la nuit de samedi 8 à dimanche 9 novembre 2025, à peine deux nuits ayant suivi l’incendie criminel de l’épicerie de nuit à l’enseigne Slimaxx, sur l’avenue Maréchal Leclerc et quelques jours à peine avant celui de l’alimentation de la Tour Saint-Martin où Nadir, âgé de 19 ans est décédé.
Vers 4h, en cette nuit du 8 au 9 novembre dernier, un individu armé d’un fusil à pompe a réussi à s’introduire dans une résidence proche de cette avenue, au coeur de la cité Saint-Martin, pour grimper dans les étages et ouvrir le feu sur la porte d’un appartement. De nombreux coups de feu ont réveillé en sursaut les résidents et les occupants de ce logement, miraculeusement indemnes, mais en état de choc. « S’ils avaient été derrière la porte, ils étaient morts, car les tirs nourris ont eu lieu à hauteur d’homme, la porte a été littéralement arrosée avec de gros impacts qui l’ont traversée », révèle ce lundi 24 novembre 2025 à Métropolitain une source proche de l’enquête. La police technique et scientifique a passé les lieux au peigne fin en quête d’indices et dans le but de déterminer le calibre utilisé pour armer le fusil à pompe.
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Incendiaire en djellaba
Selon nos informations, il s’avère que le locataire de cet appartement serait connu pour être proche de trafiquants de drogue, mais qu’il était absent cette nuit-là, seuls des membres de sa famille dormaient quand la porte d’entrée a été mitraillée par un seul inconnu, qui a aussitôt pris la fuite. Depuis, les enquêteurs du Service interdépartemental de police judiciaire -Sipj- de Montpellier, chargés de l’enquête n’excluent pas un lien avec l’incendie volontaire en milieu de la nuit de jeudi 6 à vendredi 7 novembre : un individu vêtu d’une djellaba, le visage encagoulé, armé d’un fusil à pompe et porteur d’un jerrican rempli d’essence faisait irruption et incendiait le commerce après avoir ordonné à l’employé et à deux clients de quitter les lieux.
Le mitraillage de la porte de l’appartement dans cette résidence proche de l’épicerie entièrement détruite par le feu deux nuits plus tôt est-il un geste commis en représailles ? C’est une des pistes que suivraient les policiers, en charge par ailleurs du dernier incendie en date de l’épicerie de nuit de la Tour Saint-Martin, à l’angle des rue de Grau et Jean Vachet, où le cousin du gérant âgé de 19 ans est décédé, piégé dans le brasier.
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Il ne reste plus rien des commerces au rez-de-chaussée-de-chaussée de la Tour Saint-Martin (©JMA / Métropolitain)
Un scénario en tout point identique à celui de la nuit du 6 au 7 novembre chez Slimaxx, avec l’utilisation d’un fusil à pompe, comme pour le mitraillage de l’appartement dans la nuit du 8 au 9 novembre et pour tirer plusieurs coups de feu, devant l’épicerie « Alimentation générale de la Tour », puis de répandre de l’essence et de l’enflammer avec un cocktail explosif artisanal, vers 2h30 en cette nuit de jeudi 20 à vendredi 21 novembre. Un salon de coiffure mitoyen du commerce a également brûlé.
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Pour ce dernier acte criminel, contrairement aux précédents événements similaires dans la cité, deux individus gantés des encagoulés auraient opéré, selon les caméras de vidéo-protection de la Ville de Montpellier. Les enquêteurs s’emploient à établir si un lien existe entre les incendies volontaires des deux commerces, du mitraillage au fusil à pompe de la porte d’un logement et également avec l’agression mystérieuse à l’arme blanche dans une autre épicerie de nuit, sur l’avenue du Maréchal Leclerc : en effet, alors que l’épicerie était en flammes au rez-de-chaussée de la Tour Saint-Martin, non loin de là, le client d’une alimentation était poignardé par un individu : blessé d’un coup de lame à une cuisse, il a été hospitalisé. Qui et pourquoi ? Mystère pour l’heure.
Autant de scènes de violences qui agitent cette cité sur fond de guerre autour de points de deal, qui rapportent gros aux narcotrafiquants et qui sont très convoités. Le calme est revenu, avec une importante présence policière chaque nuit.
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