Luca Guadagnino et Julia Roberts, lors du Festival international du film de Venise, en août 2025. YARA NARDI/REUTERS
Neuf mois après la sortie de Queer, avec Daniel Craig, le réalisateur italien Luca Guadagnino, 54 ans, revient avec un nouveau film hollywoodien au casting impressionnant (Julia Roberts, Andrew Garfield et Ayo Edebiri). Dans le très réussi After the Hunt, disponible en streaming sur Prime Video à compter du jeudi 20 novembre, le cinéaste explore les zones d’ombre morales d’une professeure de philosophie confrontée à l’accusation de viol d’une de ses élèves envers un de ses collègues et très proche ami. Luca Guadagnino revient pour Le Monde sur son rapport à la « cancel culture » et à Hollywood.
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« After the Hunt » présente des personnages très ambigus moralement, n’aviez-vous pas peur qu’ils soient perçus négativement par le public ?
Les films auxquels je suis le plus attaché proposent des personnages complexes, qui ne sont pas juste des archétypes de scénario. Quand je regarde un film de Rainer Werner Fassbinder [1945-1982], par exemple, je vois des personnes que je pourrais rencontrer dans la rue. Il n’essaie pas de les formater pour le spectateur. Dans son segment du film L’Allemagne en automne (1978), une des meilleures choses qu’il ait jamais faites, il met en scène trois personnages impossibles si vous les jugez à l’aune de standards Disney. Mais c’est incroyable. Pour moi, on peut se permettre autant de complexité que possible.
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