Epinal – Grenoble Mardi (20 h 15)

Par quel biais, vous le jeune joueur d’Epinal, avez-vous débarqué au centre de formation de Grenoble, l’un des tout meilleurs en France ?

« Je sortais du U15 et j’allais entrer en U18. Il y avait des journées de détection. J’y étais allé et cela s’était bien passé. Il y avait eu un bon échange avec le staff. Cela s’est fait très rapidement. Ce sont mes parents qui avaient géré l’organisation. J’avais 15 ans et je sentais que c’était le moment de partir d’Epinal.  »

Cela a dû être un changement radical…

« On avait des appartements individuels et des responsabilités d’adulte sans l’être. On habitait dans le centre de formation du FC Grenoble rugby. On était trois joueurs de l’extérieur avec Louis Roy et Vincent Llorca. On se faisait nos courses et à manger et nos devoirs. Tout ça en autonomie. C’était une période un peu difficile mais ça forge la personnalité. Je n’ai aucun regret. »

Dans quel état d’esprit avez-vous débarqué dans ce nouvel univers, sorte de tremplin vers le très haut niveau ?

« J’avais des objectifs et des rêves en tête. Je ne me posais pas questions. Il y avait une grosse partie hockey et une autre sociale, développement personnel et scolaire que j’ai beaucoup appréciée. Je me suis fait des amis très cher là-bas. On m’avait annoncé que j’allais être back-up en U18 derrière Anthony Koren qui était meilleur et qui avait deux ans de plus. Je l’ai accepté. Sans viser trop haut, ni vouloir le dépasser cela s’est fait tout seul avec la confiance du staff. Ils sont assez patients avec les joueurs qui viennent de l’extérieur. Ils prenaient soin de nous avec des adultes référents incroyables. Mon insouciance m’a aidé à me développer. Je me suis épanoui en tant que gardien. »

« Quand j’ai vu le tirage, Je me suis dit putain ça fait ch… »

Votre quotidien n’était pas de tout repos, pouvez-vous en détailler le contenu ?

« Au centre de formation, il y avait deux entraînements par semaine les matins et tous les soirs ceux d’équipe. Il y avait une énorme charge de travail. Moi je faisais U18 et U20. Il y avait en plus 1 h 30 de musculation. On avait des emplois du temps aménagés. Je me suis rendu compte que c’était difficile de tout concilier. C’est un peu mon regret car j’aimais beaucoup l’école avant de partir. Heureusement, les professeurs étaient très compréhensifs. Petit à petit, je me suis concentré sur le hockey en mettant un peu l’école de côté. »

Vous êtes parvenu à monter la marche ultime vers l’équipe fanion, un privilège qui n’est pas donné à tout le monde…

« C’est très dur. Je suis très heureux d’avoir rapidement fait partie de l’équipe pro. J‘ai eu la chance de côtoyer des joueurs incroyables. La première année, mes voisins de vestiaire étaient Yorick Treille et Baptiste Amar. C’était sympa à 17, 18 ans. Cela m’a beaucoup apporté. J’ai fait deux saisons de suite. Après je suis parti une saison à Briançon et une autre à Brest pour avoir du temps de jeu. Puis je suis revenu pour faire trois ans en doublette avec Lukas Horak qui était un cran au-dessus. La Magnus venait de passer à 44 matchs, Grenoble avait besoin d’un deuxième gardien capable de jouer. C’étaient des super années. »

Par rapport à votre époque, Grenoble a pris une ampleur considérable dans tous les domaines, quel regard portez-vous sur cette évolution ?

« Depuis que Jacques Reboh a pris la présidence, cela a décuplé les forces sportivement et financièrement. Les joueurs sont dans d’excellentes conditions. De la première à la quatrième ligne, il n‘y a pas énormément de différence. C’est très impressionnant ce qu’ils ont fait en Ligue des Champions. »

On imagine que c’est une rencontre que vous auriez aimé jouer et allez-vous croiser des joueurs qui étaient vos équipiers ?

« Il y a encore Sacha Treille, Guillaume Leclerc et Pierre Crinon avec qui j’ai beaucoup joué. Quand j’ai vu le tirage, je me suis dit putain ça fait ch… Mais c’est comme ça. Je vais le vivre de l’extérieur. Cela va être un beau challenge pour l’équipe. »