On leur avait promis l’enfer. Depuis vendredi soir, des travaux de rénovation du pont d’Alma ont contraint la Diro à fermer les deux voies de la rocade extérieure depuis porte de Bréquigny. Ce qui a fait craindre des bouchons inédits. « 40 000 véhicules passent dans ce sens à cet endroit chaque jour. Si la circulation reste à ce niveau pendant les travaux, il faut s’attendre à des bouchons de 10 à 15 kilomètres rien que sur la rocade extérieure », avait prévenu la Diro, qui appelait la semaine dernière les usagers à privilégier le télétravail et reporter leurs déplacements non urgents sur la rocade de Rennes. Quinze kilomètres, cela équivaudrait à un bouchon monstre du pont d’Alma jusqu’à la Porte de Normandie, située en amont.

L’enfer a-t-il réellement eu lieu ? Pour s’en rendre compte, nous avons arpenté la rocade extérieure à l’heure de pointe, ce lundi 24 novembre au matin. Et les Rennais ont visiblement bien reçu le message car les bouchons n’avaient rien à voir avec ce que la Direction interdépartementale des routes Ouest avait pu craindre. À 8 h 15 porte de Normandie, les voitures sont bien en file indienne, au pas. Quinze minutes de ralentissements jusqu’à porte de Saint-Malo, dix kilomètres plus loin. Et puis c’est à peu près tout.

« J’ai voulu tenter quand même »

Car si dans l’autre, côté rocade intérieure, les bouchons s’accumulaient, la rocade extérieure était plus fluide qu’à l’accoutumée. Et surtout, les véhicules se font de plus en plus rares à mesure que l’on s’approche du pont d’Alma. Il était même possible de rouler à 90 km/h, la limite de vitesse autorisée, sur les trois voies situées au niveau de la sortie de la route de Lorient.

Porte de Bréquigny, là où la circulation passe sur une voie avant les travaux, les automobilistes, au ralenti mais pas à l’arrêt, avaient le sourire : « J’ai voulu tenter quand même, ça passe toujours en général alors les travaux ne m’ont pas inquiété », sourit une automobiliste. Pari gagnant, du moins ce lundi matin. Juste derrière elle, William, dans son utilitaire, ne dit pas autre chose. « On a été prévenu par notre prestataire que ça allait être bouché à Rennes, mais comme on n’est pas du coin, on est quand même passé par là. Ça circule, donc tout va bien ».

Et effectivement, le pont, sous lequel les travaux sont bel et bien en cours, est passé sans encombre. Il est 8 h 42 et il a fallu 27 minutes pour parcourir les quelque 17 kilomètres qui séparent la Porte de Normandie du pont d’Alma. Plutôt rapide pour la rocade de Rennes à l’heure de pointe, qui a vu passer moins de véhicules que prévu. « Les usagers ont bien respecté les consignes puisqu’il y a uniquement deux à trois kilomètres de bouchon sur la rocade extérieure depuis ce matin, valide la Diro. La RN137 est roulante (il y avait les bouchons habituels ce matin) ».

« Je suis très surprise par la fluidité de la circulation »

Un peu plus loin, au parc relais de La Poterie, trouver où stationner est aussi un jeu d’enfant. Pas habituel non plus, à écouter les automobilistes. « Aujourd’hui, ça roule bien, je ne sais pas ce qui s’est passé, je suis arrivée avec dix minutes d’avance. Je suis très surprise par la fluidité de la circulation », se réjouit Marie, qui apprend par la même occasion que des travaux sont en cours sur la rocade. Deux minutes plus tard, Yannick, elle, était bien au fait des difficultés de circulation potentielles de ce lundi matin. « J’arrive de Vern-sur-Seiche et je craignais les bouchons avec les personnes qui arrivent de Nantes. J’ai un rendez-vous à Rennes à 10 h et j’ai voulu prendre de l’avance. Mais au final, je suis arrivée en un quart d’heure et j’ai donc une heure d’avance ».

« D’habitude, à cette heure-là, c’est difficile de trouver une place sur ce parc relais, ajoute Alexandre. Là, on a l’impression qu’il est vide ». Résidant à Janzé, il met habituellement 40 minutes pour aller à Rennes. « Aujourd’hui, j’ai mis 20 minutes. La journée commence très bien ». De fait, les parkings relais de la ville n’affichent pas complets ce lundi. À 13 h 30, 229 places sont disponibles à Saint-Jacques-Gaîté, 119 à Henri-Fréville. Reste à savoir si la circulation sera toujours aussi fluide jusqu’à jeudi soir, et la fin de ces travaux inédits sur la rocade.