Soprano a eu le temps de tourner la page. Début juillet, il communiquait sur ses réseaux sociaux l’annulation de ce qui devait être son 6e Vélodrome le 11 octobre 2025 : « Je suis dégoûté. » « Une étude technique approfondie menée avec les équipes du stade a révélé que la nouvelle pelouse ne pourra pas supporter la scène », justifiait-il. Dans le même message, il annonçait le lot de consolation : quatre nouvelles dates, les 25 et 26 novembre 2025 au Dôme de Marseille et les 16 et 17 décembre 2025 à l’Arena du Pays d’Aix.

Comme il l’avait annoncé dans nos colonnes, le décor de sa tournée Freedom se situe en 2054, « lorsque l’IA aura tout pris et qu’il ne restera plus d’humanité ». En porte-étendard de la Cosmopolitanie, il prévoit de monter une résistance avec le public : « Pour les générations qui suivent, on ne peut pas lâcher face au discours de division. » Un jeu de rôle avec la foule et d’autres surprises sont également prévus.

Répétition à l’Affranchi et jogging sur la Corniche

Pour préparer cette tournée, il a répété à la salle de l’Affranchi (11e), lieu emblématique de son adolescence. « Avec les Psy 4, quand on avait 16-17 ans, on venait ici et on rentrait chez nous à pied pendant des heures ! Toutes les finales de concours qu’on gagnait, c’était ici ! Mon premier concert solo aussi. Ma première chanson en studio sur un CD, je l’ai enregistrée ici ! », se remémore-t-il. À 46 ans, « Sopra » court tous les matins sur le Prado et la Corniche pour être affûté lors de la tournée de 17 dates qu’il va enchaîner en un petit mois. Les années passent et la passion de la musique reste son moteur : « J’ai commencé à l’école coranique où on chantait les madjilis, le gospel chez les Comoriens. Comme je chantais tout le temps, dans le quartier, on m’appelait Soprano. Puis, j’ai eu envie de faire du rap, parce que c’est l’art des mots, du message, c’était aussi la musique qui correspondait à mon environnement. La dernière fois, je me suis fait gronder à la maison parce que je disais à quelqu’un que l’amour de ma vie c’est la musique. »

Après des débuts tonitruants avec le groupe des Psy 4 de la Rime – formé avec ses cousins Vince et Alonzo, ainsi que Sya Styles, décédé en 2015, qu’il considérait comme son grand frère -, Soprano s’est ouvert à des sonorités pop au fil de la dizaine d’albums solo qu’il a produits, ce qui lui a permis de toucher le grand public. « Quand j’ai découvert Stromae, je me disais : il est plus libre que moi. J’ai certainement fait des choses trop tard parce que j’étais empêché par des codes de quartier, de rap. Il a fallu que je me trouve. Et c’est à la quarantaine que j’ai commencé à me trouver. »

Comment va-t-il entrer sur scène ?

En début d’année, alors qu’il n’avait pas encore connaissance de l’annulation de son concert au Vélodrome, il nous confiait « qu’une galère était encore prévue » pour son entrée sur scène : « C’est pour le spectacle, c’est pour que les gens aient des étoiles dans les yeux, c’est mon boulot ! » Est-ce que l’architecture du Dôme et de l’Arena va modifier ses plans ? Réponse ce mardi 25 novembre, sur les coups de 20 heures.

Soprano au Dôme de Marseille ce mardi 25 et mercredi 26 novembre à 20 h et les 16 et 17 décembre à 20 h à l’Arena du Pays d’Aix. De 38 à 74 €. adamconcerts.com