“Les armées de gauche, tout comme celles du mouvement Maga, étaient alignées, prêtes à voir leurs champions s’affronter”, souligne The Guardian. Après tout, rappelle le journal, Donald Trump avait qualifié Zohran Mamdani de “communiste fou à 100 %”, et le candidat socialiste démocrate élu à la mairie de New York le 4 novembre dernier avait, quant à lui, qualifié le président américain de “despote” et de “fasciste”.

Mais ceux qui s’attendaient à voir “des coups de poing voler et des chemises déchirées” lors de la rencontre entre les deux hommes qui a eu lieu le 21 novembre dans le Bureau ovale “ont été déçus”. Trump et Mamdani se sont en fait plutôt bien entendus. “Ils se sont même merveilleusement bien entendus, d’une manière aussi déconcertante qu’étrange”, estime le quotidien britannique.
Ce qui devait être “un affrontement s’est au contraire déroulé dans la bonne humeur, avec des sourires”, abonde The New York Times. De quoi semer la zizanie à droite.
En l’absence de confrontation idéologique autour de laquelle se rallier, “les influenceurs politiques et commentateurs du mouvement Maga ont eu du mal à afficher une réponse unifiée”, note le journal. Leurs réactions divergentes – qu’elles soient issues de fidèles de longue date de Trump ou d’agitateurs de l’aile “America first” – sont venues souligner “les divisions et les luttes intestines qui agitent la droite américaine”, estime le quotidien.
“Un théâtre politique”
Nick Fuentes, le nationaliste blanc de 27 ans qui s’est imposé ces derniers mois comme le principal adversaire du mouvement Maga, semblait se réjouir de la situation. Critique régulier de Trump et de ses acolytes au sein de l’establishment républicain, Nick Fuentes en a profité pour qualifier l’attitude hostile affichée par les républicains envers Mamdani de “théâtre politique”. Pour lui, cette rencontre à la Maison-Blanche n’a fait que souligner “l’hypocrisie politique des dirigeants du mouvement Maga à Washington”. Et de dénoncer en direct dans son émission America First : “Ils ne croient pas un mot de ce qu’ils racontent.”
Une autre critique est venue de l’une des plus fidèles supportrices de Trump, la militante d’extrême droite Laura Loomer. Sur la plateforme X, celle-ci a écrit qu’il était “fou de voir un communiste djihadiste se tenir dans le Bureau ovale”, en référence à Zohran Mamdani. Elle a toutefois rapidement précisé dans un autre message qu’elle ne “condamnait” pas le président.
Quant à Steve Bannon, stratège en chef de Trump au cours de son premier mandat et qui reste un confident du président, il a été l’une des rares personnalités à tenter d’offrir un récit différent de la rencontre. Dans son podcast War Room, il a émis l’hypothèse que l’attitude amicale de Donald Trump envers le futur maire de la Grosse Pomme était en fait un piège stratégique, souligne le New York Times. “Il va donner un coup de pouce à Mamdani, dont les politiques vont ruiner la ville, a ainsi déclaré Bannon sur son podcast, puis Trump le laissera s’effondrer parce que c’est un djihadiste marxiste.”