Outre-Atlantique, des chercheurs ont mis au point une imprimante 3D dont l’objectif est de limiter le gaspillage alimentaire. En effet, celle-ci est capable de transformer les déchets alimentaires en objets ménagers utilisables au quotidien. Focus sur cette innovation pleine de promesses.
L’intelligence artificielle gère l’ensemble du processus
Selon une infographie publiée par le Ministère de l’Agriculture en octobre 2025, les français ont produit 9,7 millions de tonnes de déchets alimentaires en 2023, dont 3,8 millions de tonnes étaient encore comestibles. Néanmoins, le gaspillage alimentaire est un fléau à l’échelle globale que certains chercheurs tentent d’endiguer. Aux Etats-Unis, une équipe du Massachusetts Institute of Technology (MIT) est à l’origine d’une innovation prometteuse : une imprimante 3D qui transforme les déchets alimentaires en objets ménagers, comme des tasses, des bols, des sous-verres etc.
Baptisée FOODres.AI, l’imprimante 3D en question peut transformer différents types de déchets alimentaires : coquilles d’œuf, marc de café, peaux de bananes etc. De plus, l’appareil intègre une intelligence artificielle capable d’analyser des images de restes alimentaires et ce, afin de les trier. En fonction des matériaux imprimables, l’IA peut suggérer des utilisations possibles. En effet, cette dernière intègre une bibliothèque de conception dans laquelle l’utilisateur peut choisir parmi tout une gamme de produits imprimables. Par ailleurs, l’imprimante se base sur un système à trois axes et prend donc en charge à la fois des modèles préconçus et des parcours d’outils personnalisables.
Selon la designer Biru Cao ayant participé au projet, FOODres.AI est facile à utiliser puisque le processus est simplifié et le contrôle se fait via une application dédiée sur smartphone. Dans les faits, l’appareil s’occupe de tout, qu’il s’agisse de l’identification des types de matériaux (via la caméra du smartphone), l’évaluation de leur imprimabilité, le mélange des matières premières, leur transformation en bioplastique et enfin, l’impression. Après la sélection de l’objet à imprimer, la pâte de bioplastique produite à l’aide des déchets et de l’apport d’additifs naturels est acheminée vers un système d’extrusion chauffant, dont la mission est de mouler la pièce couche par couche.
Crédit : Capture YouTube / Yiqing Wang
Un appareil accessible à tous
N’importe qui peut utiliser l’appareil puisqu’il n’est pas nécessaire d’avoir des connaissances en matière d’impression 3D. Ceci est tout à fait volontaire de la part des créateurs, afin d’encourager les citoyens à appliquer des pratiques durables au quotidien. FOODres.AI est donc un appareil pouvant trouver une utilité au sein des foyers mais également, des collectivités et autres associations. Ainsi, l’objectif est double puisqu’il s’agit à la fois de permettre aux personnes de fabriquer des objets ménagers du quotidien sans recourir à des procédés industriels et ce, tout en limitant les émissions de méthane provenant de la décomposition des déchets ménagers.
« Au-delà de son innovation technique, l’imprimante FOODres.AI s’attaque à l’impact environnemental plus large du gaspillage alimentaire. En rendant les comportements durables interactifs, créatifs et gratifiants, le produit contribue à l’émergence d’une culture de conscience écologique portée par la communauté. », peut-on lire sur la page officielle du projet.
Enfin, l’imprimante 3D FOODres.AI a été récompensée en 2024 et 2025 par l’organisation allemande International Forum Design (iF), dans le cadre de l’iF Product Design Award. Ce concours existant depuis 1954 reçoit plus de 5 000 candidatures chaque année et récompense des innovations pertinentes dans le domaine du design.