
Patrick Bruel tient le rôle principal de la série « Menace imminente », programmée sur TF1.
TF1 | Lundi 24 novembre 2025, à 21h10
C’est la série événement de l’automne sur TF1. Menace imminente est diffusé depuis le 17 novembre sur la première chaîne, avec Patrick Bruel en guest-star. A 66 ans, le chanteur, qui vient tout juste d’ouvrir un hôtel de luxe à L’Isle-sur-la-Sorgue, ajoute une autre corde à son arc et s’essaie pour la première fois au genre, après plusieurs apparitions au cinéma. On se souvient notamment du remarquable L’Union sacrée d’Alexandre Arcady, en 1989, dans lequel il incarnait un flic juif contraint de faire équipe avec un policier arabe (Richard Berry) pour démanteler un réseau de trafiquants de drogue et d’armes, tenu par des musulmans extrémistes.
Menace imminente rappellera à ce titre quelques souvenirs aux fans : près de 36 ans plus tard, Patrick Bruel campe cette fois le colonel Zeev Abadi, véritable légende du renseignement israélien, sorti de sa retraite par l’Unité 8200, unité bel et bien réelle dans l’Etat hébreu, pour empêcher un logiciel malveillant de provoquer une catastrophe. Développé par Tsahal ce dernier a été utilisé pour la première fois sur le sol français pour provoquer un accident de voiture qui a coûté la vie à un journaliste russe. Zeev Abadi va faire équipe avec la capitaine Fleur Giroud (Natacha Lindinger, connue pour son rôle dans Sam)…

© Service de presse TF1
Terrorisme, cybersécurité, ressortissant russe assassiné, secrets de la défense israélienne… Dans Menace imminente, les sujets sensibles ne manquent pas. Ce qui n’a pas empêché la série d’être plutôt bien accueillie par la critique. Il faut dire que le scénario est tiré du roman à succès « Unité 8200 » de l’écrivain et journaliste Dov Alfon, actuellement patron de Libération, mais aussi ancien officier du renseignement militaire israélien.
Si beaucoup saluent ainsi un bon polar d’espionnage, plusieurs médias ont néanmoins regretté que Menace imminente perde pied par rapport au livre. Télérama pointe un scénario « sans surprise », où « l’intrigue flirte souvent avec le grotesque, additionnant clichés, incohérences et acteurs à la peine ». Et d’enfoncer la série réalisée par Dan Sachar : « Tout y passe, jusqu’à l’indigestion : logiciel espion machiavélique, journaliste russe assassiné, tueuse (beaucoup trop) psychopathe, jeunes soldates israéliennes rebelles, histoire d’amour réchauffée, prise d’otage… »
Menace imminente gêne surtout Télérama pour un aspect bien plus politique : « à l’heure où les séries s’emparent du réel, l’absence de référence au conflit israélo-palestinien confère à l’ensemble une apesanteur malaisante », écrit l’hebdomadaire. Une absence pointée par d’autres journaux comme L’Humanité, qui estime pour sa part que « Patrick Bruel et l’armée israélienne » sont réunis « dans une fiction en décalage avec le génocide à Gaza ».
Patrick Bruel a d’ores et déjà montré son agacement face à ces critiques. Il a même vertement répondu dans une interview au Parisien. « C’est une série d’espionnage et de fiction. C’est comme si l’acteur qui jouait James Bond devait absolument s’exprimer sur le caractère géopolitique des actions de son personnage, par rapport aux pays où il opère et aux situations réelles dans lesquelles on le met à chaque fois », argumente le chanteur, né en Algérie au sein d’une famille juive séfarade.
« On ne m’aurait pas posé toutes ces questions si la série mettait en scène les services secrets australiens », poursuit l’acteur principal de Menace imminente. Interrogé plus loin sur les tensions qui secouent la France, parfois en écho au contexte international, Patrick Bruel a aussi fustigé « les discours qui tendent à mettre de l’huile sur le feu, à diviser, stigmatiser », ajoutant : « je ne peux pas les comprendre. Quel que soit le sujet, le pays ou la situation géopolitique ».
Concernant la situation à Gaza et le fragile cessez-le-feu en cours sur le territoire palestinien, la star estime qu' »on se doit de garder l’espoir ». Et de conclure : « Ce qui est odieux, c’est l’amalgame. Dans un sens comme dans l’autre ».