Renault annonce temporiser sur son plan de déploiement de bornes électriques. La raison est avant tout économique, combinée à des ventes de voitures zéro émissions plus basses que prévu par le constructeur français.

Renault ralentit son plan de bornes électriques

Renault confirme une pause partielle dans son programme de déploiement de bornes électriques à charge rapide, initialement prévu pour équiper largement le réseau européen d’ici 2025. Cette décision, prise à Boulogne-Billancourt, reflète l’évolution des stratégies d’investissement du groupe et une adaptation à la maturité du marché. Le constructeur reconnaît que la croissance de la demande pour les infrastructures de recharge ne suit pas le rythme espéré, notamment dans les zones à faible densité.

Le constructeur français avait annoncé en mars 2024 le lancement de son réseau Mobilize Fast Charge, destiné à couvrir l’Europe avec plus de 650 stations d’ici 2028. Toutefois, le groupe a décidé d’« adapter le plan de déploiement », sans communiquer de nouveaux objectifs chiffrés. Le directeur général du groupe, Fabrice Cambolive, a justifié ce ralentissement en déclarant : « Nous devons adapter notre rythme d’investissement à la réalité du terrain et à la maturité du marché ». Cette déclaration illustre la volonté du constructeur de ne pas poursuivre à perte un développement trop en avance sur la demande. Renault a par ailleurs confirmé qu’il réévaluerait l’ensemble du programme au premier trimestre 2026, une période jugée cruciale pour l’ajustement de ses plans de financement.

Des coûts élevés et une rentabilité encore fragile

Ce ralentissement s’explique d’abord par le niveau d’investissement nécessaire à la construction d’un réseau rapide et dense. Les installations nécessitent des raccordements haute tension coûteux et une maintenance complexe, ce qui alourdit considérablement les coûts d’exploitation. De plus, la rentabilité de chaque station reste faible tant que le volume de véhicules électriques en circulation n’a pas atteint une masse critique. Pour autant, le constructeur assure ne pas renoncer à long terme à sa stratégie. « Renault ne renonce pas à son objectif de soutenir la mobilité électrique, mais nous ajustons le calendrier », a précisé Fabrice Cambolive.

L’entreprise maintient ses partenariats avec Mobilize, sa filiale dédiée aux services de mobilité, et poursuit le déploiement sélectif de stations dans les zones à fort trafic. En France, 61 stations sont actuellement en service, un chiffre qui devrait atteindre 67 fin 2025 et 95 fin 2026. Ces bornes permettent de recharger un véhicule en 15 à 20 minutes, une performance alignée sur les standards européens. Le déploiement devait également concerner la Belgique et l’Espagne. Cependant, aucune information sur la suite, le programme ne devant pas commencer en 2025 dans ces deux pays.