Par

Jessie Leclerc

Publié le

24 nov. 2025 à 18h23

Fermée depuis 1991 après moins de deux ans d’exploitation, la piscine Océade de l’Île Lacroix, à Rouen (Seine-Maritime) va enfin connaître une seconde vie. Longtemps laissée à l’abandon, elle était devenue une grande friche en cœur de ville, un lieu hostile privilégié des amateurs d’exploration urbaine, mais aussi de squatteurs. Mais tout cela sera bientôt du passé. Ce lundi 24 novembre 2025, la Métropole Rouen Normandie a dévoilé le tout nouveau projet qui fera revivre les lieux. Images, dates… Voici ce qu’il faut savoir.

De « fiasco » à « lieu de culture et de sport »

Cette piscine Océade, peu l’ont connu à Rouen. Et pour cause, elle n’a été ouverte que de 1989 à 1991, 18 pauvres mois. « Ça a été un fiasco », rappelle Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et président de la Métropole.

Pendant trois décennies, le site attenant à l’actuelle piscine Guy-Boissière a servi de « lieu de squat, de tags, une espèce de no man’s land à côté d’un lieu très fréquenté », regrette l’élu.

Une friche stratégique à reconvertir

Inscrite dans la vaste opération de revitalisation de l’Île Lacroix, la reconversion d’Océade était, pour la Métropole, une question de logique. « Cette île est un vrai joyaux bien situé. On ne pouvait pas y laisser une immense friche en plein milieu, sans rien faire », souligne Nicolas Mayer-Rossignol. Dès 2022 le sujet est posé sur la table.

En 2024, un concours, afin de trouver le maître d’œuvre adéquat, est lancé. Trois lauréats sont alors retenus. C’est finalement le projet de l’architecte Jean-Pierre Lott qui a remporté le chantier.

Finie la piscine Océade, c’est un centre des cultures urbaines où se rencontreront plusieurs sports sur 3 600 m2 qui va voir le jour.

Remplacer le skate-park du quartier Flaubert

Le projet prévoit 1 800 m2 dédiés aux sports de glisse. Le skate, bien sûr, mais aussi la trottinette, le roller et même le BMX. La grande salle avec modules en bois, dalle de béton et 250 gradins escamotables ambitionne même d’accueillir des compétitions nationales.

Un skate-park est un vrai outil pour notre territoire, car la pratique est très suivie. Ca sera un lieu d’attractivité où le sport sera encadré et qui évitera l’usage du mobilier urbain.

David Lamiray
Vice-Président à la Métropole en charge des sports.

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L’équipement sera conçu par une entreprise spécialisée, en concertation avec des associations locales, notamment Skate Off Rouen. Il remplacera l’aménagement actuel du quartier Flaubert, vieillissant et bientôt rasé.

Parkour, graffiti, danse… « L’île la plus sportive de France »

Mais le site vise plus large. 100 m2 pour la danse, 150 m2 pour le graff dans un espace semi-ouvert, 200 m2 et des espaces jusqu’à 7 mètres de haut pour le parkour, deux terrains de basket couverts en 3×3 et un terrain multisport extérieur.

À l’étage, le site comptera aussi un club-house ainsi que des espaces de coworking et de réunions.

Déjà riche en complexes sportifs, l’Île Lacroix pourrait bien devenir « l’île la plus sportive de France », avance Sarah Vauzelle, adjointe au maire en charge des sports. « Elle compte déjà bien 3 000 adhérents dans les divers clubs : natation, foot, aviron, plongée, sports sur glace… Là on pourrait monter à plus de 4 000 adhérents », ajoute-t-elle.

Du neuf dans du vieux

La structure d’origine sera conservée et renforcée, tandis que les sous-sols seront condamnés, afin d’épargner le lieu d’éventuelles crues. L’enveloppe thermique sera entièrement repensée : isolation extérieure, géothermie pour l’eau chaude et 2 400 m2 de panneaux photovoltaïques pour l’électricité. Et moins de pertes possibles. Les bétons issus des démolitions seront réutilisés pour les soubassements.

Malgré tout, le site sera métamorphosé : nouvelle forme, nouvelle surface et « une identité affirmée », insiste Jean-Pierre Lott.

L’entrée se démarquera de loin, une forme haute, asymétrique, toute en rondeurs, « qui rappelle la vitesse des ports et les courbes du fleuve », détaille l’architecte.

18 millions d’euros

Le coût global du projet est estimé à presque 17,9 millions d’euros, financés en partie par l’État, la Région, le Département et l’Europe. Le coût pour « redonner son éclat à l’Île Lacroix », résume Nicolas Mayer-Rossignol.

Si les travaux commencent fin 2027, le projet, quant à lui, devrait être livré au plus tôt fin 2029.

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