Par

Zoe Hondt

Publié le

24 nov. 2025 à 18h23

Un véritable « cocon ». Musique douce, fauteuils matelassés, peinture, livres et œuvres d’art. L’hôpital Saint Vincent de Paul à Lille (Nord) et le médecin Marie Danel, chef de l’unité de soins palliatifs, ont inauguré ce lundi 24 novembre une capsule d’art-thérapie. Objectif : allier l’art et le soin pour rendre le quotidien des patients, familles et soignants plus « supportable ».

Art-thérapie à Lille : « Ça me transporte de voir à quel point ça fait du bien »

Au quatrième étage de l’hôpital Saint Vincent de Paul, l’art-thérapeute Pauline Moron, ouvre la porte de son nouveau bureau. Il s’agit en réalité d’une salle multisensorielle, au sein de l’unité de soins palliatifs. Elle encadre chaque lundi et mardi des séances d’art-thérapie pour les patients en fin de vie et leurs proches. Le reste de la semaine, la capsule devient un lieu de ressourcement pour l’équipe soignante du service. Objectif : soigner et soulager grâce à des pratiques artistiques mêlant les cinq sens. Infirmière de formation, Pauline Moron s’est tournée vers cette profession en y percevant « beaucoup d’espoir ».

L’hôpital doit ce dispositif à Monika Forro, également art-thérapeute. Elle a créé en 2023, la toute première capsule d’art-thérapie au sein du service de soins palliatifs du groupe hospitalier de Loos Haubourdin (Nord). Une réponse à de nombreux besoins : « Beaucoup de patients en fin de vie, ou des proches, se sentent démunis. Notre but est de les rattacher à la vie. Ça me transporte de voir à quel point ça fait du bien. » Aujourd’hui cheffe de projet, Monika Forro souhaite « encadrer et pérenniser le métier » dans d’autres hôpitaux.

Dans la capsule d'art-thérapie de l'hôpital Saint Vincent de Paul à Lille (Nord), tout est fait pour inciter à la contemplation, la création et la détente.
Dans la capsule d’art-thérapie de l’hôpital Saint Vincent de Paul à Lille (Nord), tout est fait pour inciter à la contemplation, la création et la détente. ©Zoé Hondt« C’est un métier absolument sublime qui allège la souffrance »

« Les séances d’art-thérapie permettent d’améliorer la qualité de vie des patients. On agit sur le sommeil, la douleur, l’anxiété et la peur de la mort. Parfois, cela permet de renouer des liens avec les proches. » explique Monika Forro. Le quotidien d’art-thérapeute n’est pourtant pas facile : « Notre métier n’a pas pour but de divertir. On n’accompagne pas uniquement les patients qui aiment l’art. » L’art-thérapeute fait en effet partie intégrante du personnel hospitalier et a accès aux dossiers médicaux. Comme les soignants, il est confronté à la souffrance et à la perte.

Monika Forro trouve quand même le positif : « C’est un métier absolument sublime qui allège la souffrance. L’art-thérapie permet aux patients de s’exprimer lorsqu’ils ne trouvent pas les mots pour dire que ça ne va pas. Finalement, peut-être qu’on apprécie encore plus la vie. »

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Grâce à un impact « bluffant », le projet s’agrandit déjà. Une troisième capsule d’art-thérapie est actuellement en construction au CHU de Lille. En 2026, une quatrième verra le jour à Lyon (Rhône). À terme, Delphine Poch, fondatrice du Fonds de dotation Capsule d’Art, et Monika Forro espèrent étendre l’art-thérapie en France, avec la création d’une capsule chaque année.

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