L’Essentiel

La renaissance inattendue d’un lieu oublié à Rouen

On connaissait tous ce grand bâtiment abandonné qui trônait sur l’Île Lacroix comme un décor de film post-apo. Fermée depuis 1991, l’ancienne piscine Océade dormait depuis plus de trente ans, devenue tour à tour repaire d’explorateurs urbains, terrain de tags XXL et casse-tête urbain pour la Métropole.

Bonne nouvelle : tout ça, c’est bientôt du passé. Ce lundi 24 novembre 2025, un tout nouveau projet a été dévoilé et, spoiler alert : on va clairement y passer du temps.

D’un fiasco oublié… à un futur temple du sport urbain

Soyons honnêtes : Océade, peu de Rouennais s’en souviennent vraiment. L’aventure n’a duré que 18 mois, un vrai naufrage pour un équipement de cette ampleur. Résultat : pendant trois décennies, l’endroit est devenu un no man’s land au pied de la très fréquentée piscine Guy-Boissière.

Mais depuis quelques années, la Métropole travaille sur la grande transformation de l’Île Lacroix. Et impossible d’imaginer une île aussi stratégique avec une friche en plein milieu.

Dès 2022, la discussion démarre. En 2024, un concours d’architectes est lancé. Trois projets finalistes… et c’est finalement la vision de Jean-Pierre Lott qui décroche la timbale.

Crédit photo : Agence Jean Pierre LOTT / IVAN ROBIN© Agence Jean Pierre LOTT / IVAN ROBIN

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Bienvenue dans le futur : un centre dédié aux cultures urbaines

Exit la piscine d’autrefois. Place à un centre des cultures urbaines de 3 600 m², pensé comme un carrefour du sport nouvelle génération.

Le cœur du projet ? 1 800 m² pour les sports de glisse : skate, trottinette, roller, BMX… avec modules en bois, dalle béton, et 250 gradins escamotables pour accueillir des compétitions. Oui oui, des compétitions nationales.

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Un équipement conçu main dans la main avec les assos locales, notamment Skate Off Rouen, pour remplacer l’actuel skate-park du quartier Flaubert, vieillissant et promis à la démolition.

Parkour, danse, graff, basket… l’Île Lacroix devient une vraie machine à sport

Autour de ce gros pôle glisse, le futur Océade sera un véritable hub d’activités urbaines :

  • 100 m² dédiés à la danse
  • 150 m² pour le graff, en semi-ouvert
  • 200 m² pour le parkour, avec des hauteurs jusqu’à 7 mètres
  • Deux terrains de basket couverts en 3×3
  • Un terrain multisport extérieur
  • Un club-house et des espaces de coworking à l’étage

L’ambition est claire : faire de l’Île Lacroix « l’île la plus sportive de France ». Et quand on regarde la densité de clubs déjà présents, natation, aviron, glace, plongée… On se dit que le titre n’est pas si exagéré.

Un projet durable, responsable et très stylé

La structure originale sera conservée (et renforcée), mais tout le reste va être repensé pour faire entrer le site dans le 21e siècle.

Au programme :

  • isolation extérieure repensée,
  • géothermie pour l’eau chaude,
  • 2 400 m² de panneaux photovoltaïques,
  • réemploi des bétons démolis,
  • sous-sols condamnés pour éviter les dégâts lors de crues.

Côté esthétique, Jean-Pierre Lott promet une entrée iconique : une forme haute, toute en rondeurs, asymétrique, pensée comme un clin d’œil à la vitesse, à l’eau et aux courbes de la Seine.

Bref, ce sera beau, vraiment beau.

Combien ça coûte et quand ça arrive ?

Le budget total frôle les 18 millions d’euros, financés par l’État, la Région, le Département et l’Europe. Un investissement massif pour redonner de l’éclat à l’Île Lacroix et offrir aux Rouennais un vrai lieu de vie.

Si tout se passe comme prévu, le chantier devrait débuter fin 2027, pour une ouverture estimée fin 2029. Oui, il faudra être patient… mais vu le programme, on est déjà chauds.