D’abord prévue pour une cinquantaine de personnes, la capacité d’hébergement a été élevée jusqu’à 90 places. « C’est un chiffre indicatif, si quelqu’un vient, il sera accueilli, même si tous les lits sont déjà pris, précise Elsa Peinturier, responsable du Samu social. Au plus fort du week-end, nous hébergions 81 sans-abri. »

Tous ont été orientés ici par le Samu social ou par les équipes mobiles de plusieurs associations, à l’instar de Karim : « J’étais en train de m’installer pour dormir, dans le coin du Vieux-Port, quand un travailleur social m’a remarqué et m’a parlé du gymnase. J’ai accepté tout de suite. Vivre dehors, c’est dur. Pendant l’été marseillais, ça va. Mais l’hiver, ce n’est pas la même ! »

Trois associations mobilisées

À l’intérieur de la salle polyvalente, des dizaines de lits de camping ont été installées. Plusieurs bénéficiaires s’y reposent : uniquement des hommes. « Nous ne laissons évidemment pas les femmes à la rue, rassure Audrey Garino, adjointe au maire en charge de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté. Le gymnase est pour les hommes, les femmes et les familles sont fléchées vers des hôtels. Nous y avons accueilli 65 personnes, majoritairement des mères célibataires et leurs enfants. »

Accueil de Jour et Nuit (ADJN), Croix-Rouge, Armée du salut : plus d’une trentaine de personnes, salariées et bénévoles, participent à l’opération. « Ici, ils peuvent bien manger, bien dormir et prendre une douche, décrit Sabine Fabiani, directrice ajointe du pôle Aller vers, de l’ADJN. Certains ont passé les trois jours sur leur lit. Ils récupèrent de la vie dans la rue. » Quatre vestiaires permettent également d’accueillir des personnes accompagnées d’un animal de compagnie.

Des opérations d’accueil d’urgence récurrentes

« C’est une opération qui montre le manque de places, mais aussi les synergies », détaille Jean-David Escanes, directeur de l’ADJN. L’association, financée par l’État, s’occupe du montage, du démontage et de la gestion de l’accueil d’urgence ; un fonctionnement bien rodé. « Nous avons l’habitude de déployer des accueils d’urgence liés aux conditions météorologiques extrêmes, reconnaît Audrey Garino. Nous effectuons ce type d’opération au moins une fois chaque hiver, mais cela peut aussi arriver en été, lors de fortes chaleurs. » En raison de la remontée des températures, l’accueil d’urgence fermera ses portes dès ce mardi 25 novembre. « Mais l’hiver a commencé tôt cette année, avertit Jean-David Escanes. On peut imaginer qu’il y ait besoin de rouvrir un tel dispositif dans la saison. »