La procureure de Paris Laure Beccuau a estimé, lundi 24 novembre, qu’il fallait « plus d’enquêteurs » et de « magistrats » pour traiter les violences faites aux femmes, à la veille de la journée internationale de lutte contre ces violences.

« Il faudrait plus d’enquêteurs. Il faudrait sans doute plus de magistrats pour répondre » en temps voulu à l’augmentation du nombre de dossiers, a affirmé Laure Beccuau sur RTL.

« On continue à constater ces violences extrêmes contre les femmes, en dépit d’une mobilisation qui date effectivement du temps de ce qu’on a appelé le Grenelle des violences conjugales », en 2019, et du mouvement #Metoo, a souligné la procureure de Paris. Elle a évoqué une « mobilisation des enquêteurs, des magistrats » qui « est au rendez-vous ».

« Aller chercher la révélation des faits »

La magistrate a évoqué « l’une des grandes actions » qu’elle veut mener dans son parquet, à savoir « aller chercher la révélation des faits » qui étaient autrefois « peu connus, parce que les femmes ne déposaient pas du tout plainte ».

Laure Beccuau a assuré que son parquet prenait désormais « des plaintes hors les murs, par exemple au sein des services d’urgence: on prend des plaintes, on prend des preuves, même quand (les femmes) ne veulent pas déposer plainte, on fait les prélèvements pour plus tard ».

La procureure a aussi évoqué « une action en faveur des personnes d’un certain âge », « un phénomène qui n’est pas du tout pour le moment suffisamment repéré et donc ça veut dire plus de dossiers ».

Alors qu’il y a eu en France quatre féminicides en une seule journée jeudi 20 novembre, Laure Beccuau a indiqué que ses services avaient traité une procédure à Paris pour des faits datant du week-end: « On n’est pas passé loin d’un féminicide. Le mis en cause va être déféré », c’est-à-dire présenté à un magistrat à l’issue de sa garde à vue.

Selon les derniers chiffres officiels publiés jeudi par la Mission interministérielle pour la protection des femmes (Miprof), le nombre de féminicides conjugaux a augmenté de 11% entre 2023 et 2024, avec 107 femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint.

Article original publié sur BFMTV.com