Depuis deux semaines, le nouvel adressage à Pont-Aven crée des mécontentements. Pourquoi avoir lancé cette opération ?

Le point de départ, ça a été Mégalis, qui nous a indiqué que si on n’avait pas des adresses claires, la fibre ne pourrait pas être posée. Ce lissage et cette simplification des adresses, c’est aussi une demande de l’État, des secours, des distributeurs de colis. C’est vrai qu’il y avait beaucoup d’erreurs avant.

Comment avez-vous procédé pour apporter ces modifications ?

C’est une opération complexe, qui doit être menée tous les 50 ans. On s’est attaqué aux homonymies. Il y avait par exemple une rue du Hénan, une impasse du Hénan, une route du Hénan. On s’est aussi occupé de tous les bis, les ter et les quater. Et puis on a eu une réflexion pour remettre en place un système métrique prenant en compte le côté pair et impair. On s’est ensuite attaqué à la traduction en breton, avec l’Office public de la langue bretonne. Au total, 1 400 adresses sont concernées. C’est un travail de dentelle. L’idée a aussi été d’anticiper les évolutions d’urbanisation. On a ainsi attribué des numéros à des bâtiments annexes et à des terrains constructibles.

La rue Auguste-Brizeux se nomme dorénavant quai Auguste-Brizeux. « Et il est possible d’utiliser aussi bien l’adresse en breton que l’adresse en français », note le maire.La rue Auguste-Brizeux se nomme dorénavant quai Auguste-Brizeux. « Et il est possible d’utiliser aussi bien l’adresse en breton que l’adresse en français », note le maire.Beaucoup vous reprochent un manque de concertation.

On s’est attaqué au projet il y a un an et demi. On a mis en place trois réunions publiques. Il y a eu beaucoup de discussions. On a communiqué dans la presse, dans le bulletin d’information municipale. Mais on aurait peut-être pu faire mieux. À l’arrivée, la délibération du conseil municipal a été votée à l’unanimité, en décembre 2024.

Justement, l’opposition vous reproche des modifications dans la Banque Adresse Nationale avant cette délibération, dès mars 2024.

Non, il n’y a eu aucune modification majeure avant la délibération.

À l’arrivée, de nombreux habitants semblent quand même avoir découvert leur changement d’adressage très tardivement.

Beaucoup sont très contents de ces changements. Comme à Nizon, où il y a maintenant des numéros. Mais oui, on a manqué une étape dans la communication. Il y a eu un ratage. On a fait appel à un prestataire pour distribuer des courriers individuels. Mais les panneaux ont été posés avant que les courriers ne soient arrivés. Les gens ont été surpris. Je peux les comprendre. Je présente mes excuses. Et je reconnais que sur les 1 400 adresses, il a pu y avoir des erreurs.

Comment allez-vous rattraper la situation ?

On a mis en place des permanences toute la semaine dernière. Et on en remet jusqu’à la semaine prochaine. Pour les personnes âgées qui peuvent avoir du mal pour les démarches administratives, on va se rendre sur place. Et on va embaucher un étudiant pour recevoir les personnes qui ont des difficultés, afin de les aider dans leurs démarches.

Combien de temps doivent durer ces opérations ?

On a encore deux ou trois semaines pour tout finir. Et il y aura ensuite sans doute un peu de résiduel, avec des résidences secondaires.